RFI 13 mars 2020
Israël a annoncé le jeudi 12 mars, la fermeture des écoles, collèges et lycées pour tenter d’enrayer la propagation du nouveau coronavirus. Le Premier ministre israélien appelle aussi à la mise en place d’un « gouvernement d’urgence », alors que le pays traverse depuis un an une crise politique et qu’il ne dispose pas d’une majorité au Parlement.
De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Alors que 109 personnes ont été détectées comme porteuses du virus en Israël, Benyamin Netanyahu, dans son allocution télévisée du jeudi 12 mars, a fait un parallèle entre la crise sanitaire actuelle et la période qui a précédé la guerre des Six Jours en 1967. À la veille de ce conflit qui a opposé Israël à ses voisins arabes, un gouvernement d’union nationale avait été formé. Benyamin Netanyahu en reprend l’idée en promettant que ce gouvernement aura une durée de vie limitée.
Sur le plan politique, cette option permettrait à Israël de se doter d’un gouvernement de plein exercice alors que depuis plus d’un an, l’exécutif n’est chargé que d’expédier les affaires courantes et a des prérogatives limitées. Elle permettrait aussi certainement à Benyamin Netanyahu de se maintenir au pouvoir quelques mois de plus, alors que son procès doit s’ouvrir la semaine prochaine et que l’opposition, majoritaire au Parlement, était en train de s’organiser pour tenter de le faire tomber.
Acculé, le chef de l’opposition s’est dit favorable à un « large gouvernement d’urgence nationale ». Mais Benny Gantz veut un gouvernement qui « refléterait tout le public israélien », dit-il. Qui inclurait donc les partis arabes, potentiels alliés de sa formation, mais ennemis jurés de Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre sortant les a accusés de « soutenir le terrorisme » et a affirmé qu’ils ne pourront pas entrer dans le gouvernement.
Un nouveau bras de fer va s’engager.