Le professeur Raoult, dont les préconisations pour un traitement à la chloroquine des malades du Covid-19 font polémique, a annoncé mardi se mettre en retrait du conseil scientifique accompagnant l’exécutif sur la maladie, assurant privilégier un lien « direct » notamment avec Emmanuel Macron.
Dans une vidéo publiée sur YouTube et relayée sur les réseaux sociaux, Didier Raoult affirme rester en contact avec le ministère de la Santé et le président de la République « directement », « pour leur dire ce que je pense », « parce que le conseil ne correspond pas à ce que je pense être un devoir de conseil stratégique ».
Le Pr « ne participera pas aux prochaines réunions »
Plus tôt dans la journée, un porte-parole de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection qu’il dirige à Marseille avait démenti auprès de l’AFP une information des Echos selon laquelle Didier Raoult avait « claqué la porte » du conseil, assurant que ce dernier n’avait pas démissionné. « Occupé à la direction de l’IHU Méditerranée infection, il ne participera pas aux prochaines réunions », avait simplement déclaré un porte-parole de l’IHU.
Sur les deux premiers avis (datés du 12 et 14 mars) du conseil scientifique, rendus publics par le ministère de la Santé, le nom du professeur Raoult figure avec la mention « excusé ». En revanche, son nom ne figure plus dans la liste des membres sur le troisième avis, daté du 16 mars.
Didier Raoult, spécialiste reconnu des maladies infectieuses, teste actuellement la chloroquine – un antipaludéen – sur des patients atteints du Covid-19. Dimanche, son équipe a annoncé son intention d’administrer « à tous les patients infectés » son traitement hydroxychloroquine + azithromycine.
75 malades hospitalisés, 600 tests à faire par jour
Dans sa vidéo publiée mardi, Didier Raoult se dit « débordé de mails de soutien » et assure manquer de temps: « On a 75 malades hospitalisés, 600 personnes à tester par jour ». Il a assuré avoir « beaucoup d’aide » de l’assistance publique et de l’Agence régionale de santé « avec des difficultés qu’ils ont parfois à organiser des choses que nous faisons ici qui ne correspondent pas forcément aux lignes directrices qui sont faites ».
Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué lundi qu’il s’apprêtait à autoriser le traitement par hydroxychloroquine mais uniquement pour les formes graves et dans un cadre hospitalier « sur décision collégiale des médecins » et a promis un arrêté sur le sujet.
« En l’absence de toute donnée probante », il est en revanche exclu de le prescrire dans la population générale ou pour des cas non sévères.