[GRAND ANGLE] Covid-19 : Le Sénégal, bon élève dans la gestion de la crise ?

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sharethis sharing buttonDepuis que le Covid-19 terrorise la planète par une force invisible et meurtrière, les nations du monde entier ont pris des mesures plus ou moins drastiques pour limiter la casse. La France et l’Italie sont passées au confinement général, le Maroc a décrété l’état d’urgence sanitaire et le Sénégal a également déployé son arsenal de mesures anti-coronavirus.
Des décisions très compliquées à prendre pour les dirigeants, qui impactent sévèrement l’économie mondiale dans un premier temps, mais qui en plus révèleront des conséquences surprenantes à l’avenir selon l’évolution de la situation. Sans occulter les pertes déplorables en vies humaines qui se comptent par milliers, et la propagation vicieuse et imprévisible du virus.
Pour reprendre les mots du président français Emmanuel Macron, dans cette « guerre » de l’homme contre le fléau Covid-19, chaque pays use (et abuse ?) de ses armes, et se démène comme il peut afin de tenter d’annihiler ce germe pernicieux qui remet en cause même notre existence.
Dans ce contexte presque apocalyptique, notre cher Sunugal, à défaut d’être épargné, ne fait point pâle mine face à l’ennemi. Au contraire, il défie le stéréotype selon lequel le domaine sanitaire en Afrique n’est pas au goût du jour. Gardons-nous de croire que le pays de Cheikh Anta Diop dispose du nec plus ultra de la médecine, loin de là ! Mais jusqu’à preuve du contraire, dans ce conflit, nous n’avons encore laissé aucun soldat sur le champ de bataille. Dieu soit loué.
Des chiffres encourageants
Avec 86 cas testés positifs à l’heure où ces lignes sont écrites, le Sénégal est clairement l’un des pays les plus touchés au monde officiellement, et le septième pays le plus atteint d’Afrique. Parmi les raisons de cette croissance bactériologique exponentielle, il y a entre autres les va-et-vient des voyageurs, la Téranga étant une destination très prisée par les touristes, mais également une forme combinée de laxisme et de négligence démontrée par la population locale depuis le début de la crise.
Le gouvernement n’est pas en reste : comme plongés dans une sorte de léthargie, Macky Sall et ses ministres ont longtemps donné l’impression d’être abasourdis devant cette attaque surprise. Rappelons tout de même que l’État d’urgence a été décrété par les autorités et qu’un couvre-feu (20 h – 06 h) a été instauré. Les déplacements sont également réduits au maximum. Des mesures qui se sont faites attendre certes, mais ne dit-on pas qu’il vaut mieux tard que jamais ?
Ce qui reste surprenant cependant, c’est le ratio « malade / victimes ». En effet, sur 86 cas officiels, aucun n’a perdu la vie jusqu’à présent. De quoi rester optimistes ! Mieux encore, huit personnes ont été « guéries ».
À préciser toutefois, au sujet de la guérison, qu’il ne s’agit pas d’un remède miracle ou d’un vaccin, mais d’un traitement long et éreintant. Cette gymnastique opérée par le personnel soignant devrait permettre d’atténuer fortement les propriétés mortelles du virus et d’endiguer sa propagation.
Néanmoins, même ceux qui ont été soignés devront rester en quarantaine pendant une période indéfinie. Concernant la méthode de traitement, des informations précises sur les composants des soins ne sont pas encore disponibles. Bien que la chloroquine (très utilisée contre le paludisme) suscite une polémique sans précédent, les médecins du
Sénégal ne l’ont pas utilisée ni recommandée. Nos Héros mettent certainement en pratique tout leur savoir-faire en médecine moderne, et pour le moment cela leur réussit.
Comparaison n’est pas raison
Proportionnellement à ses pairs africains, le Sénégal s’en sort « relativement bien ». Le Burkina Faso par exemple, qui a jusqu’alors enregistré plus de 115 cas, a perdu 4 de ses patients. Ailleurs, un citoyen a rendu l’âme des suites de la maladie au Gabon, pays qui compte « seulement » 6 cas testés positifs. Ne parlons même pas de l’Egypte ou de l’Algérie qui ont respectivement perdu 20 et 19 des leurs sur plus de 600 cas réunis. Des statistiques alarmantes.
De nombreuses questions nous viennent ainsi à l’esprit. Leurs systèmes sanitaires sont-ils défaillants ? Leurs médecins sont-ils incompétents ? Leur population est-elle trop vieille ? Notre climat est-il propice à notre résistance ? Tant de paramètres incontrôlables et dont on ne sait rien, sauf le fait qu’ils peuvent varier à tout moment.
Alors oui, pour le moment il peut ressortir une impression de gestion assez correcte de la situation face au nouveau coronavirus au Sénégal. Mais à moins d’être omnipotent, omniscient et omniprésent, nous ne pouvons en avoir la certitude.
Le nombre de personnes infectées non déclarées reste inconnu, et le virus a prouvé par le passé qu’il pouvait muter et s’adapter à des milieux organiques différents. Le meilleur comme le pire des cas est envisageable.
Alors, au moment où le monde est en proie au chaos, où les plus grandes entreprises marchent au ralenti, où le souffle de vie est au paroxysme de sa fragilité, ne prévalent que compassion et unité.
L’on serait profondément attristé de savoir que des entités profitent de cette crise pour faire du bénéfice économique ou placer leurs pions sur l’échiquier politique. A l’instar du chef d’Etat américain Donald Trump, qui aurait tenté d’acheter un projet de vaccin à un laboratoire allemand, pour en faire une exclusivité de l’Oncle Sam. Une manœuvre difficilement justifiable.
Chacun d’entre nous doit vouer une pensée sincère à l’endroit de toutes les victimes et familles de victimes du Covid-19, car il n’épargne personne.
Et quoi qu’il advienne, soyons prudents face à cette pandémie. Nous souhaitons à tous des moments de famille inoubliables en ces temps incertains, et invitons l’ensemble de la population à faire preuve de solidarité et de responsabilité. Gardons la foi. Vive le Sénégal.


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