« On est maudit » : Benjamin Griveaux, Agnès Buzyn… Les macronistes ont le blues

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UNE TEMPÊTE POLITIQUE

GIPSY DAUGE | vendredi 10 avril 2020 

Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, la majorité doit essuyer bon nombre de critiques de la part de l’opposition. Et certains macronistes font même l’objet de remarques au sein de leur propre camp.

Une tempête politique sans précédent pour les macronistes. Tout a commencé avec l’affaire Griveaux. Le candidat En Marche ! à la mairie de Paris faisait campagne au moment où une vidéo intime de lui commence à circuler sur les réseaux sociaux. Un coup signé Piotr Pavlenski qui l’a amené à abandonner la course aux municipales. Agnès Buzyn en profite alors pour lui succéder, délaissant le poste de ministre de la Santé. À l’époque, le gouvernement – et notamment cette dernière – assure que le coronavirus ne semble pas être une menace pour les Français. Plus précisément, le 24 janvier elle parle « d’un risque d’introduction faible en France mais pas exclu. » Et pourtant, Agnès Buzyn dévoilait une autre vérité en mars dans les colonnes du Monde lors d’une interview qui a semé la pagaille dans les rangs du parti En Marche !

Le 17 mars dernier, elle évoque une « mascarade« , accusant le gouvernement d’avoir fermé les yeux sur les réels risques du Covid-19. Et pour cause, d’après ses propos, dès la fin du mois de janvier, et alors qu’elle était encore ministre de la Santé, elle aurait prévenu « Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir ».« Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation »assurait la professeure, qui pointait du doigt une certaine « inertie ».

 « Des médecins disaient parfois qu’il s’agissait d’une grippe »

Des propos qui n’ont pas manqué de provoquer la colère d’Édouard Philippe qui a été contraint de se justifier. « Dès le mois de janvier, Agnès Buzyn nous a dit de prendre cet événement au sérieux. Si nous n’avions pas pris au sérieux cet crise sanitaire, je n’aurais pas convoqué une réunion sur la grippe dès le mois de janvier à Matignon avec la ministre de la Santé et le Directeur général de la Santé. Dès janvier, des confinements stricts de citoyens ont eu lieu. Des médecins disaient parfois qu’il s‘agissait d’une grippe dont, au fond, on exagérait l’importance ».

« Attaquée de toute part » par ses anciens camarades, Agnès Buzyn – qui exerce à nouveau la médecine à l’hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine) d’après Le Parisien – doit encore décider si elle veut poursuivre la campagne pour les municipales. Un macroniste est quant à lui persuadé qu’Agnès Buzyn sera toujours candidate. « On a déjà eu l’affaire Griveaux, puis l’affaire Buzyn. On ne pourra pas changer de cheval pour la troisième fois. On est maudit, c’est tout… »

Et si Agnès Buzyn et Édouard Philippe font l’objet de plaintes, Emmanuel Macron est lui aussi fortement critiqué en raison de la façon dont la crise est gérée par le gouvernement. Dernier fait en date ? Une cohue provoquée malgré lui lors de la visite dans une maison de santé à Pantin en Seine-Saint-Denis. Les habitants étaient nombreux à être sortis de chez eux pour prendre des photos et l’interpeller.

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