Le géant pharmaceutique français Sanofi ne distribuera pas prioritairement aux Etats-Unis un éventuel vaccin contre le Covid-19 si l’Union européenne se montre « aussi efficace » pour financer son développement, a déclaré jeudi son responsable français.
Siège de Sanofi, Paris, 27 mars 2020
Le géant pharmaceutique Sanofi ne distribuera pas prioritairement aux Etats-Unis un éventuel vaccin contre le Covid-19 si l’Union européenne se montre « aussi efficace » pour financer son développement, a déclaré ce jeudi 14 mai son responsable français.
« Les Américains sont efficaces en cette période. Il faut que l’UE soit aussi efficace en nous aidant à mettre à disposition très vite ce vaccin », a déclaré sur la chaîne BFMTV le président de Sanofi France, Olivier Bogillot.
Sanofi avait prévenu la veille, par la voix de son directeur général Paul Hudson, qu’il distribuerait en priorité aux Etats-Unis un éventuel vaccin, car les autorités américaines ont investi financièrement pour soutenir les recherches du géant pharmaceutique. Il a précisé que cette avance pourrait être de quelques jours ou quelques semaines.
Une telle éventualité a été jugée jeudi « inacceptable » par la secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, qui a dit avoir immédiatement contacté Sanofi.
Interrogé à de multiples reprises sur un décalage entre Etats-Unis et Union Européenne (UE) en matière de distribution d’un vaccin, le patron de Sanofi en France s’est abstenu d’un démenti clair, assurant néanmoins qu’un tel traitement serait in fine « accessible à tous ».
« L’objectif, c’est que le vaccin soit disponible à la fois aux USA en France et en Europe de la même manière », a-t-il assuré.
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Pourparlers avec les Européens
Mais, dans les faits, cela sera possible « si les Européens travaillent aussi rapidement que les Américains », a précisé M. Bogillot.
Or, « le gouvernement américain s’est fortement mobilisé très tôt financièrement », a-t-il souligné, soulignant que les USA avaient déjà prévu de verser « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Par contraste, « on est en pourparlers avec les autorités européennes (…) et certains Etats de l’UE comme la France et l’Allemagne pour accélérer les choses », a-t-il poursuivi, notant qu’il s’agissait aussi de faciliter les procédures réglementaires.
Concernant les recherches elles-mêmes, M. Bogillot a confirmé que l’objectif restait le développement d’un vaccin utilisable d’ici 18 à 24 mois, soulignant qu’un tel calendrier est extrêmement accéléré par rapport à la normale, qui tourne autour d’une dizaine d’années.
(Avec AFP)