La BHS n’a pas un programme, mais tout un dispositif varié et adapté à chaque Sénégalais, d’ici et d’ailleurs, en fonction de ses moyens et surtout désireux d’être propriétaire. Pour le DG de la BHS, Bocar Sy, qui livre ces informations pour l’accès à un toit, la seule condition, c’est de s’y prendre à temps et en faire une priorité dès qu’on a la chance d’avoir un revenu pour faire face à un loyer.
Sept Afrique :
La Sicap fête ses 70 ans, en tant qu’acteur financier, que vous inspire cet anniversaire ?
Bocar SY : J’ai coutume de dire que l’histoire de l’immobilier au Sénégal a 171 ans pour un pays qui a 60 ans d’indépendance. Sur les 171 ans, la SICAP en porte les 70 et la SN HLM et la BHS, l’acteur financier du dispositif, respectivement 61 et 40 ans. La SICAP est une marque, au cœur des Sénégalais. Et chaque Sénégalais a un lien, un vécu avec un quartier de la SICAP, y a fréquenté de la famille. Darabis, Baobab, Liberté, Amitié, Sacré-Cœur, etc. nous renvoient tous à quelque chose dans notre jeunesse. Pour ma génération, c’est une chance qu’après ce vécu de connaître, d’accompagner la SICAP en tant qu’acteur financier.
Sur le plan historique, quels liens existent entre la BHS et la SICAP ?
Au-delà d’être un partenaire financier, d’avoir travaillé en tant que Banquier sur des dossiers de la SICAP et de ses clients-acquéreurs, nos deux Institutions entretiennent des participations croisées dans leur capital social respectif ; et la BHS dispose d’un siège au Conseil d’Administration de la SICAP. Pour rappel, la Banque de l’Habitat du Sénégal a été créée, entre autres, pour compléter le dispositif de soutien des activités de la SICAP et de l’OHLM devenue SN HLM, avant le développement de la Promotion Immobilière Privée. Les 70 ans de la SICAP nous permettent en tant qu’acteur de l’Écosystème du logement, de parler de nos 40 ans de contribution aux réalisations de la SICAP à travers les projets Sacré-Cœur, Mbao, Avenue de la République, Keur-Gorgui, etc.
Quel a été le rôle de cette entreprise septuagénaire dans le secteur immobilier au Sénégal ?
La SICAP est un précurseur, un pionnier qui a ouvert la voie à la promotion immobilière privée mais aussi et surtout qui sait se réinventer en permanence. Car l’immobilier est un métier où tout repose sur l’expérience et l’amélioration constante faite de leçons et suggestions retenues entre deux projets, deux clients, etc. C’est également un promoteur qui, au-delà de la mise à disposition du logement, a su offrir un cadre de vie organisé La SICAP est et sera toujours là, car le besoin de se loger que ce soit en accession directe à la propriété ou en location simple ou vente, sera toujours là. Elle sera toujours là car, elle a une capacité à s’adapter et à rajeunir. Je disais à son Directeur Général, mon jeune frère Mamadou Kassé, que cette capacité de la SICAP à «rajeunir» est symbolisée par le fait que c’est un Directeur Général de moins de 50 ans qui organise les 70 ans de la SICAP…
Au Sénégal, certains travailleurs n’acquièrent pas de maison jusqu’à l’heure de la retraite. Avez-vous pensé à un programme pour les accompagner dans ce sens ?
Vous me donnez l’occasion de rappeler le rôle de la Banque de l’Habitat auprès des acteurs de l’offre et de ceux de la demande de logements. Pour montrer qu’aujourd’hui, tout Sénégalais désireux d’avoir un toit dispose d’une palette de solutions pour y arriver.
Nous sommes là pour financer les promoteurs publics (SICAP & SN HLM), Privés et les Coopératives d’habitat pour construire des logements. Une fois ces logements construits par les acteurs précités, nous finançons les demandeurs de logements via un crédit sur des durées pouvant aller jusqu’à 25 ans.
A côté de ce dispositif, nous accompagnons aussi tout Sénégalais qui est son propre promoteur par :
– L’acquisition d’un terrain suivie de sa mise en valeur ;
– L’acquisition d’une maison ancienne vendue par son propriétaire ; – Etc.
Et tout ce dispositif est complété et accompagné par l’Etat en termes de facilitations et d’avantages divers en matière foncière, fiscale, etc.
L’illustration parfaite du rôle de l’Etat est le programme en cours des 100.000 logements. Il reste juste à mieux organiser l’information financière et immobilière, à mieux sensibiliser nos compatriotes sur les risques à «taper» aux mauvaises portes et à la tentation des fausses économies en ne s’adressant pas aux promoteurs réputés et aux notaires pour leurs opérations.
En résumé, nous n’avons pas un programme, mais tout un dispositif varié et adapté à chaque Sénégalais, d’ici et d’ailleurs, en fonction de ses moyens et surtout désireux d’être propriétaire. A une seule condition, s’y prendre à temps et en faire une priorité dès qu’on a la chance d’avoir un revenu pour faire face à un loyer.
C’est ce loyer qu’il faut transformer en échéance pour devenir propriétaire avec le remboursement d’un crédit immobilier à la Banque de l’Habitat du Sénégal ou le règlement d’une location-vente à la SICAP.