Cette semaine, nous avons appris, avec plaisir les notes positives attribuées au Sénégal par des Institutions Internationales telles que : L’Association du Transport Aérien International (IATA) et la Banque Mondiale.
En effet, à travers son rapport 2019 d’évaluation des politiques et des institutions en Afrique (CPIA), le Sénégal occupe la troisième place derrière deux pays comme le Rwanda et le Cap vert qui, du point de vue de la population et de la superficie ne sont pas comparables au Sénégal donc plus faciles à gérer, ce qui place en toute évidence, le Sénégal, à la tête du peloton en Afrique avant cette crise du Covid 19.
Le Sénégal de par les actions de son Excellence, le Président, Macky Sall, est aussi cité en exemple par Muhammad Al Bakri vice-président régional de L’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient : « Nous sommes reconnaissants aux quelques gouvernements africains qui ont jusqu’à présent fourni des secours à l’aviation – Rwanda, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso et récemment Cap Vert. Leurs actions ont contribué à sauver des milliers d’emplois et permettront à certaines compagnies de redémarrer et de soutenir les économies plus larges qu’ils servent ».
Ces notes de satisfaction en ces moments de crise, doivent nous motiver davantage à œuvrer pour la survie de notre pavillon national, Air Sénégal S.A. Créée en 2017 après les deux expériences malheureuses des deux premières compagnies aériennes ; Air Sénégal Internationale et Sénégal Airlines qui sont nées après la première alternance démocratique au Sénégal en 2000 avec un capital initial de 1,5 milliard représentant les droits de trafic et un B737 pour Air Sénégal Internationale (ASI) et pour Sénégal Airlines, 16 milliards dont 7 devraient être libérés au départ avec 4 milliards représentant les droits de trafic, en réalité on a appris que seuls 2,250 milliards étaient disponibles pour la mise en route de cette compagnie. Du coup, ces compagnies n’ont pas vécu plus de cinq ans chacune. En dix ans, notre pays aura perdu deux compagnies. Rien qu’au début de cette crise du Corona Virus, l’État a engagé un plan d’accompagnement de cette compagnie d’un montant de 45 milliards. Je disais au Président Macky Sall en 2008, lors de notre première audience d’adhésion à son parti ; que l’histoire recèle des leçons bien utiles les comprendre nous permet d’éviter de reproduire à l’infini les erreurs de nos prédécesseurs.
Cette crise du Covid 19 a fini d’anéantir complètement le secteur du transport aérien avec des pertes d’emplois et des centaines de milliards dans le monde. Dans une publication récente en date du 13 Août 2020 de L’Association du transport aérien international (IATA), il est démontré que l’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’industrie et les économies de l’aviation en Afrique est beaucoup plus élevé que celui constaté au premier semestre. Les pertes d’emplois dans l’aviation et les industries connexes du continent africain pourraient augmenter jusqu’à 3,5 millions. Ainsi, le trafic aérien de l’année 2020 devrait chuter de 54% (plus de 80 millions de passagers) par rapport à l’année dernière. Le PIB soutenu par l’aviation dans la région Afrique pourrait perdre jusqu’à 35 milliards de dollars soit 20300 milliards de Frs CFA (source : sikafinance.com du 14.08.2020). « Le COVID-19 est en train de dévaster les économies africaines et a pratiquement paralysé la connectivité aérienne à travers le continent ». a déclaré Muhammad Al Bakri, vice-président régional de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
Dans le monde, L’IATA évalue pour 2020 à 419 milliards de dollars le manque à gagner au niveau mondial pour le secteur du Transport aérien, l’un des plus touchés par la pandémie qui a cloué au sol la quasi-totalité de la flotte mondiale au plus fort de la crise. Ici au Sénégal, des experts ont évalué ces pertes dans l’aviation à hauteur de 40 milliards de nos francs par mois.
Le Président Macky Sall a pris le temps nécessaire pour asseoir une compagnie aérienne avec un montage financier digne de ce nom. Air Sénégal S.A. a comme actionnaire principal la caisse de dépôt et de consignation (CDC) ce qui est déjà une chance et elle est actionnaire à 2as, l’unique société de Handling de AIBD. Il va falloir, dans un premier temps, si ce n’est pas le cas revoir le plan stratégique et l’adapter à cette crise très rapidement avec de nouveaux objectifs. L’élément de base serait de trouver un partenaire stratégique avant même la sortie de crise.
Il est démontré dans le système du transport aérien (S.T.A.) que les enjeux pour les compagnies tournent autour de ces huit principes : Une politique d’alliance, une politique de hub, une politique de fidélisation, une politique de revenue management, une politique de fréquence adaptée à la flotte et au réseau, une politique de rentabilité des vols et du système d’exploitation, une politique de formation des ressources humaines adaptées à ces impératifs, une politique de sécurité et de sûreté de qualité soutenue.
C’est pourquoi, penser à s’allier avec une compagnie membre de l’un de ces trois grands groupes d’Alliance, Star Alliance (Lufthansa, LH ; Air Portugal, TAP ; Bruxelles Airlines, B Line ; Turkish Airlines ;…), Sky Team (Air France, AF ; Delta Airlines ; Kenya Airways ; Alitalia;…) et Oneworld (Iberia ; British Airways ; American Airlines ; Qatar Airways, La RAM ;…) qui s’accaparent près de 70% du trafic mondial serait souhaitable surtout en ces moments de crise ; Ou contractualiser avec un major de l’aviation. En effet, en trois ans, la compagnie Air Sénégal a acquis six avions dont 2 ATR 72-600 pour le domestique, 2 ou 3 Airbus A319 prochainement et 2 Airbus A330 néo, la toute dernière génération de la famille des gros porteurs d’Airbus ; la compagnie nationale, Air Sénégal S.A., avait prévu d’acheter 8 appareils A220 à partir de 2021 en fonction de 2 avions par an (Un plan à revoir). C’est déjà un effort louable car pour être dans le groupe des majors, qui assurent 60% des vols reliant le continent africain au reste du monde, il faut disposer d’une flotte de 30 avions au moins; Rappelons que le transport aérien est un secteur en surcapacité, à marge faible du fait de l’importance des charges fixes et opérationnelles qui demandent des recherches de réseau et d’économie d’échelle.
Dans la sous-région, une nouvelle compagnie vient d’être créée, SKY Mali qui a déjà 4 avions dans sa flotte et a choisi comme pivot, Lomé (Togo) avec la compagnie Asky Airlines soutenue par la filiale Ecobank avec des tentacules vers Addis Abeba où opère l’une des plus grande compagnie Africaine, Ethiopian Airlines ( disposant d’une flotte de plus de 50 avions) avec une possibilité de partage de sièges ou de Code Share ; Dans le passé, la compagnie Air France/KLM membre de Sky Team avait noué avec Air côte d’Ivoire un partenariat stratégique qui s’est développé durant ces dernières années ayant comme point de départ la capitale ivoirienne, Abidjan. Donc nos voisins s’organisent déjà pour la reprise.
En effet, les alliances ont comme objectifs, la fidélisation des passagers avec en particulier la création d’un programme commun d’accumulation de points donnant des droits aux voyageurs, la multiplication des services au sol, l’augmentation du nombre de destinations et de la fréquence de desserte, une correspondance facilitée entre vols au sein d’une même alliance, etc.
Avec L’accélération de la réhabilitation et/ou de la rénovation des aéroports du Sénégal demandée par son Excellence, le Président Macky Sall, lors du dernier conseil des ministres, les aéroports de Saint Louis, de Ouorosogui/Matam, de Ziguinchor, de Tamba, de Kédougou, de Kolda, de Cap Skirring, de Kaolack avec le génie militaire, pourra booster le tourisme qui connait un coup très dur avec cette crise du Covid 19. Nous sommes engagés à s’investir avec sérieux, abnégation et professionnalisme à l’atteinte des objectifs fixés. Le Président Macky Sall aura tout donné comme moyens pour que ces secteurs se développent ; il nous appartient en tant que cadres de mettre en œuvre des stratégies opérationnelles pour sortir la tête de l’eau dès à présent et se positionner en tant que leader en Afrique durant la période post Covid 19.
Par IBRA NDIAYE PCA 2as
Master 1 et 2 en Transport Aérien,
Master 2 en Relation Internationale
Doctorant en Droit UCAD, Option Sciences politiques,
ibrasane2as@gmail.com ; 77947 48 55