RELANCE. Jean-Michel Woulkoff, président de l’union syndicale des architectes (Unsfa), a réagit, en marge de la journée de rentrée du mouvement HLM, au discours de la ministre Emmanuelle Wargon. S’il le juge ambitieux sur certain points, il demande surtout à connaître les conditions de réalisation des objectifs.
Des débats de la journée, le président retient avec satisfaction le consensus qui a semblé se dégager sur le « nécessaire rééquilibrage » de la répartition entre maîtrise d’ouvrage directe et Vefa dans la production de logements sociaux. « La maîtrise d’œuvre externe, dans le cadre d’un concours d’architecture, garantit son indépendance. C’est également la garantie de la transparence dans le déroulement opérationnel, de l’optimisation de la répartition des coûts de construction ».
C’est aussi, rappelle Jean-Michel Woulkoff, une condition de la survie du tissu local et du maintien des compétences sur tout le territoire. C’est, enfin, un gage de qualité supérieure des logements, puisque les bailleurs construisent des logements qu’ils vont devoir gérer pendant des décennies, contrairement aux promoteurs. Au plan national, 70% des opérations de logement social sortent en Vefa, pour 30% de maîtrise d’ouvrage directe. Une proportion que l’Unsfa aimerait donc voir s’inverser.
« Position ambitieuse » de la ministre sur la rénovation thermique du parc HLM
Jean-Michel Woulkoff salue la volonté affichée, dans le discours de la ministre Emmanuelle Wargon devant le mouvement HLM, d’accélérer le calendrier de résorption des passoires énergétiques dans le parc social. Il « ne voit pas bien » cependant, « dans quelle mesure ce sera faisable » : la ministre a en effet demandé au bailleurs sociaux d’avoir supprimé les logements classés F et G non plus à horizon 2027 mais dès 2023.
Le président de l’Unsfa attend également de la ministre une accélération de l’ensemble des procédures, « l’urgence étant de rattraper au maximum le retard pris dans les autorisations de logements ». Il demande notamment l’entrée en vigueur dès 2021, plutôt qu’en 2022, du permis de construire numérique, « même s’il ne s’agit que de la première étape, à savoir le dossier sous format PDF », qui permettrait déjà d’éviter « le caddie de ramettes de papiers que l’on est obligés d’envoyer pour chaque autorisation ». Sur les procédures, comme sur le reste, faute d’éléments tangibles dans les discours, il « attend des actes ».