Selon le chef de l’État Macky Sall, « c’est un sujet qui fâche. C’est un sujet qu’on doit aborder sérieusement. Je peux vous dire qu’en tant que président de la République les plus gros risques de conflit dans ce pays restent la question foncière. Au quotidien, je ne reste pas sans recevoir plus de 20 ou 5O dossiers brûlants à travers le territoire national. Sur cette question du foncier, nous devons allier tradition et modernité, besoins locaux et intérêt national. C’est tout le sens du décret 2020/20 – 2020/ 17-73 du 16 septembre dernier modifiant la loi de la condition d’affectation des terres du domaine de 1972…On vous l’a confiée parce que vous êtes Maires. Cela ne veut pas dire parce que vous êtes maires, vous et votre conseil municipal que vous preniez les terres et les distribuez au premier venu de façon à plonger le pays dans une situation où toute la terre va devenir privée. Elle sera privatisée. Ce n’est pas possible. Cette situation a atteint des limites que nous pouvons plus dépasser. Alors, il faut que l’État et les collectivités territoriales travaillent pour que le développement se fasse normalement, mais avec une certaine équité pour éviter le transfert de toute la terre aux étrangers. Ce n’est pas possible que l’État laisse faire. Il faut que les terres restent aux mains des collectivités territoriales. Mais avec une gestion responsable ».
Ce décret n’a pas retiré les terres, mais au contraire, le pouvoir des collectivités de délibérer reste intact. Mais tout simplement lorsque la délibération dépasse 50 ha, il faut que l’information remonte au niveau des gouverneurs de région, selon toujours le président Macky Sall. L’avenir des grands projets de l’État ne s’accorde pas avec cette anarchie qui règne dans le foncier.
« Car lorsqu’arrivera l’heure de réaliser des projets, nous serons confrontés à un problème d’occupation du sol surtout des demandes de dédommagements qui risquent de compromettre ces projets. Donc, il est temps de freiner les abus dans l’affectation des terres du domaine national tout en facilitant les besoins pour l’agriculture, l’industrie, l’agro-industrie », fera-t-il savoir lors de son discours d’ouverture à la cérémonie de la journée de la décentralisation qui s’est tenue ce 22 octobre au CICAD.