L’Arabie saoudite accueille ce week-end pour la première fois le G20 sous une forme virtuelle en raison de la pandémie. Au menu des discussions de ce rendez-vous international, les conséquences économiques pour les pays pauvres mais aussi le vaccin.
Ce rendez-vous de deux jours, intervient également alors que le G20 est critiqué pour sa réponse face à la récession mondiale et au moment où le président américain Donald Trump conteste toujours sa défaite à l’élection présidentielle du 3 novembre.
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— Le JDD (@leJDD) November 20, 2020
« Diplomatie numérique »
Pas de cérémonie d’ouverture en grande pompe ni d’occasion de conclure des engagements bilatéraux, le sommet est réduit cette année à de brèves sessions en ligne, qualifiées par des observateurs de « diplomatie numérique ».
Plusieurs appels adressés au G20 pour aider notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont été lancés après la multiplication d’annonces prometteuses pour la commercialisation des vaccins tant attendus.
Dans une lettre, la Première ministre norvégienne Erna Solberg, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont appelé les pays du G20 à aider à combler un manque de 4,5 milliards de dollars dans le fonds de l’OMS pour distribuer des vaccins, notamment.
Des vaccins « accessibles à tous »
Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a lui estimé que « les vaccins devaient être traités comme un bien public », « accessibles à tous ». « C’est le seul moyen d’arrêter la pandémie ».
Depuis sept mois, 10 milliards de dollars ont été investis pour développer des vaccins, des diagnostics, des thérapies, a ajouté M. Guterres. « Mais il manque 28 milliards, dont 4,2 avant la fin de l’année. Ces fonds sont fondamentaux pour l’industrialisation, l’acheminement et la fourniture des vaccins », et les « pays du G20 ont les moyens » de financement.
Les pays du G20 ont dépensé plus de 21 milliards de dollars (17,7 milliards d’euros) pour combattre le coronavirus. Ils ont aussi débloqué quelque 11.000 milliards de dollars pour sauver l’économie mondiale, selon les organisateurs.
Des discours de la chancelière allemande Angela Merkel, du président chinois Xi Jinping ou encore de son homologue russe Vladimir Poutine sont notamment attendus, selon des sources proches de l’organisation.
Trump présent
Le président Trump « participera » au sommet en ligne, a indiqué vendredi à l’AFP un haut responsable américain. Son secrétaire d’État, Mike Pompeo, sera en Arabie saoudite pour le sommet.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson interviendra également. « Si nous exploitons l’ingéniosité et les ressources collectives du G20, nous pouvons tracer une voie pour sortir de la pandémie et bâtir un avenir meilleur et plus vert », a-t-il dit dans un communiqué publié par ses services.
« Le sommet du G20 cherchera à renforcer la coopération internationale pour soutenir la reprise économique mondiale », a affirmé le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan.
Le G20, qui regroupe notamment les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, le Brésil, la Corée du Sud, la Russie, l’Australie, l’Indonésie, et l’Arabie saoudite, représente les deux tiers de la population de la terre, 80% du commerce mondial et plus de 85% de la richesse produite.
Insuffisant
Le sommet du G20 doit d’ailleurs s’attaquer à la dette des pays pauvres, confrontés à un effondrement de leurs financements extérieurs. La semaine dernière, les ministres des Finances du groupe ont convenu d’un « cadre commun », impliquant pour la première fois la Chine et les créanciers privés, pour alléger le fardeau de la dette.
Une avancée jugée insuffisante par les ONG et par M. Guterres, qui a appelé à des « mesures plus audacieuses », soutenant qu’un « nouvel allègement de la dette sera nécessaire ».
Le G20 a adopté en avril un moratoire sur le paiement du service de la dette de six mois, prolongé en octobre jusqu’en juin 2021.
Antonio Guterres demande que la suspension de la dette soit prolongée jusqu’à fin 2021. « Dans le projet (de communiqué du G20), il y a une référence à cette possibilité, bien sûr, nous aimerions qu’elle se transforme en un engagement ferme ».
L’ombre des atteintes aux droits humains en Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, planera sur le sommet. Des proches de militants emprisonnés ont exhorté les dirigeants mondiaux à faire pression sur les dirigeants saoudiens pour qu’ils libèrent les prisonniers politiques.
Avec AFP