Alors qu’un nouveau président est attendu au FC Barcelone pour redresser la situation, le club culé accumule une dette abyssale de 900M€ selon le quotidien La Vanguardia, de quoi s’inquiéter pour l’avenir de l’écurie catalane.
Le 24 janvier prochain est une date importante pour le FC Barcelone. Ce jour-là, les socios sont appelés aux urnes pour élire le successeur de Josep Maria Bartomeu à la tête du club culé. Ils sont désormais quatre à pouvoir prétendre à la présidence : Joan Laporta, Victor Font, Toni Freixa et Emili Rousaud. Chacun a déjà présenté son programme et compte bien redresser la situation sportive et financière du Barça, et il y a du travail. L’écurie blaugrana enchaîne les désillusions sur la scène européenne et peine à s’imposer sur le plan national. Le cas Messi sera également à régler, puisque l’Argentin arrivera en fin de contrat à l’issue de la saison et envisage sérieusement de changer d’air si les problèmes persistent en interne. Ce qui serait alors un énorme coup de tonnerre en Catalogne et un drame sportivement, mais économiquement, le départ de Lionel Messi permettrait au FC Barcelone de respirer.
Le Covid-19, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase
Le départ de Neymar à l’origine des maux du Barça ?
Si la crise du Covid-19 est l’événement qui a tout fait basculer, les maux du FC Barcelone sont plus profonds. Stratégiquement parlant, le transfert de Neymar vers le PSG a dévalué l’écurie blaugrana précise le quotidien, d’un point de vue sportif avec le départ d’un cadre de l’équipe, mais également financier puisque cela a été le début d’opérations hasardeuses décidées par la direction dirigée par Josep Maria Bartomeu afin de compenser le choc de l’opération Neymar. Avec Ousmane Dembélé, Philippe Coutinho puis Antoine Griezmann, le FC Barcelone a considérablement dépensé sans pour autant avoir le retour sur investissement espéré. « Le Barça se lance dans l’achat de joueurs après la vente de Neymar, qui n’ont pas donné le résultat escompté. Dembélé, Coutinho, Griezmann… Ce sont 400 millions d’euros de transferts qui ne vous servent pas, et une partie de ces transferts entrent aussi dans la dette à court terme », précisait dernièrement l’économiste José María Gay de Liébana à El Confidencial. L’énorme croissance de la masse salariale, devenue la plus élevée d’un club sportif au monde en atteignant 355M€, a également causé cette dette colossale. Pour limiter ses effets, le club a décidé de reporter le versement d’une partie des salaires (170M€), mais cette dépense ne disparaît pas et sera à régler au cours des quatre prochaines années à raison de 45M€ par saison.
La prolongation de Messi, une épine dans le pied
La Vanguardia épingle d’ailleurs la gestion du cas Lionel Messi par le FC Barcelone. En novembre 2017, quelques mois après le départ de Neymar, le club décide de prolonger sa star pour éviter un nouveau scénario catastrophe. Ainsi, l’augmentation de son salaire annuel brut atteint la barre des 100M€ bruts, et deux primes supplémentaires d’un montant total de 78M€ sont promises à l’attaquant. Le premier versement (39M€), reporté à plusieurs reprises causant notamment la colère de Lionel Messi, a eu lieu en juillet dernier tandis que le second (39M€) était programmé à l’issue de la saison mais pourrait être également impacté par l’accord de report des salaires négocié entre la direction et les joueurs. « Pour contrecarrer l’effet du départ de Neymar, au lieu de parier sur un modèle sportif, ils parient sur la « Playstation » (recrutement de gros noms, NDLR). Le Barça commence à s’endetter à court terme, plus une série de prolongations pour y modifier les clauses afin de ne pas revivre ce qu’il s’est passé avec Neymar. Cela donne lieu à une masse salariale exorbitante. Cette année 2017, bien que les lignes de trésorerie soient déjà tendues, la direction du club a un peu perdu ses repères et s’est endettée au-delà des niveaux cohérents », confiait à El Confidencial Marc Ciria i Roig, spécialiste bancaire, pour justifier cette stratégie de la direction. Mais là aussi, il faudra bien finir par payer, et on est en mesure de se demander comment le FC Barcelone trouvera les fonds nécessaires sans pour autant contracter un nouveau crédit. Un cercle vicieux dont devra se sortir un jour le club…