20.000 soldats, « un million de milices », trois présidents : investiture historique et tendue pour Joe Biden

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Joe BIDEN ©Malick MBOW

L’investiture de Joe Biden, le 20 janvier, s’organise sous haute-sécurité. Garde nationale, milices, cérémonies : l’Inauguration Day ne devrait ressembler à aucune autre cérémonie de transition entre deux présidents américains.

Des militaires patrouillent devant le Capitole à Washington DC.
Des militaires patrouillent devant le Capitole à Washington DC. (Reuters)

Mercredi 20 janvier, Joe Biden deviendra officiellement le 46e président des Etats-Unis. Le candidat démocrate et sa vice-présidente, Kamala Harris, prêteront serment, à l’extérieur du Capitole comme le veut la tradition, au cours d’une cérémonie d’investiture sous haute-surveillance, marquée par le contexte sécuritaire et l’épidémie de Covid-19. Une semaine après l’invasion du Congrès par des manifestants pro-Trump, Washington D.C porte encore les stigmates de l’attaque, qui a provoqué la mort de cinq personnes. Voici, en quelques chiffres, pourquoi l' »Inauguration day » s’annonce historique.

Plus de 20.000 soldats attendus

Afin d’assurer la sécurité lors de la cérémonie, le Pentagone a autorisé le déploiement de 15.000 soldats dans la capitale fédérale. Des militaires de la Garde nationale sont déjà sur place, 6.200 selon plusieurs médias, portant l’effectif de soldats mobilisés à plus de 20.000 hommes le Jour J. Le recours à ce corps de réserve de l’armée américaine, demandé par le gouvernement de Washington et la police du Capitole, a entraîné la mobilisation de réservistes venus du Minnesota, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie, et l’Illinois.

Lire aussi – Etats-Unis : vigilance et dissuasion avant l’investiture de Joe Biden

L’United States Marshals, agence de police du gouvernement fédéral dépendant du Département de la Justice prévoit d’assermenter entre 3.000 et 4.000 agents, venus de tout le pays à la demande de la police locale, pour aider lors de l’investiture, selon Lamont J. Ruffin, chef adjoint des Marshals du district de Colombia (DC), cité par le Washington Post. Le média américain évoque également des renforts venus du Bureau fédéral des prisons qui « envisage d’envoyer des officiers spécialement formés ». Une offre déjà sur la table lors des manifestations qui ont suivi la mort de George Floyd, en juin dernier.

Un effectif hors-norme. Selon plusieurs journalistes américains, notamment la correspondante sur la sécurité intérieur de la chaîne Fox News Jennifer Griffin, il y aurait plus de troupes américaines déployées à Washington à ce jour qu’en Irak (environ 3.000 soldats sur le terrain) ou en Afghanistan (environ 4.500 soldats).

Mobilisés pour la protection du Congrès, de nombreux réservistes ont investi le Capitole. Des images surréalistes de soldats allongés sous la coupole, se reposant entre deux tours de garde, ou déambulant au milieu des pièces du bâtiment circulent sur les réseaux sociaux.

La ville est par ailleurs transformée : présence de grilles métalliques autour des bâtiments, installation de blocs de bétons sur certaines routes etc.

« Un million de milices »

Le jour de « l’Inauguration day », des manifestations de groupes extrémistes dans la capitale fédérale semblent déjà planifiées. Sur le réseau social Parler, nouveau repère de l’extrême-droite américaine, plusieurs organisateurs évoquent une « Million Militia March« , la « marche d’un million de milices », ainsi qu’une « Million Martyr March », la « marche d’un million de martyrs ». Un hommage à Ashli Babbitt, vétéran de l’armée américaine, abattue par les forces de l’ordre lors de l’envahissement du Capitole et érigée au rang de martyr par les pro-Trump.

Lire aussi – Envahissement du Capitole : pour les miliciens américains, ce n’était qu’un début

Plus généralement, les appels aux rassemblements armés se multiplient, malgré l’appel au calme de Donald Trump. « PAS de violence, PAS de délit, PAS de vandalisme », a plaidé le président sortant dans un communiqué diffusé par la Maison-Blanche.

50 Etats sous surveillance

Selon une note du FBI, des manifestations de groupes armées sont prévus autour des capitoles des cinquante Etats qui composent le pays, du 17 au 20 janvier. Des menaces sérieuses ont été détectées à l’égard de Joe Biden, mais également de Kamala Harris ou encore de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants.

Les autorités craignent la présence d’engins explosifs, de drones, de véhicules béliers ou encore de tireurs d’élites. Selon le Washington Post, le FBI et les services secrets sont en contact permanent avec Biden et son service de sécurité. Ils recevraient des mises à jour régulières sur l’état des menaces et les opérations en cours.

Les autorités de Caroline du Nord ou encore de l’Oregon ont fait appel à la Garde nationale pour protéger leurs bâtiments fédéraux. Environ 550 soldats devraient, par exemple, être déployés à Raleigh, capitale de l’Etat de Caroline du Nord.

Des centaines de logements bloqués à la réservation

Après les opérations de nettoyage sur les réseaux sociaux – 70.000 comptes Qanon supprimés, le compte de Donald Trump banni de Twitter- la plateforme de réservation de logement Airbnb prend aussi des mesures. Les réservations de logement ou nuit d’hôtel prévues à Washington et sa banlieue seront bloquées ou annulées durant la période de l' »Inauguration Day ». Les hôtes seront remboursés.

Objectif : éviter les déplacements à Washington. Une consigne répétée par la maire de la capitale fédérale, Muriel Bowser, ainsi que par les gouverneurs de deux Etats voisins : le républicain Larry Hoganet, pour le Maryland et le démocrate Ralph Northam, en Virginie. Airbnb a également annoncé qu’elle avait identifié et exclus de la plateforme certains participants à l’attaque du Capitole.

Trois présidents

Si traditionnellement des milliers de personnes se rassemblent pour observer le nouveau président des Etats-Unis prêter serment, cette année Joe Biden a recommandé aux Américains de rester chez eux et de suivre la cérémonie en direct à la télévision ou via internet, principalement en raison de l’épidémie de Covid-19.

Selon le New-York Times, près de 200.000 billets sont habituellement distribués, mais cette année seuls deux billets seront accordés au 535 membres du Congrès (sénateurs et représentants). Le défilé sur Pennsylvania Avenue sera également remplacé par une parade virtuelle.

Seulement trois anciens présidents assisteront à la cérémonie, sur les cinq encore en vie : Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush, accompagnés par leurs épouses respectives. Jimmy Carter, souffrant, a décliné l’invitation. Quant à Donald Trump, il avait annoncé qu’il n’assisterait pas à l’investiture. Une première depuis 150 ans.

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