« Dépassée », « dangereuse », les qualificatifs utilisés par la Ligue de Défense des conducteurs dans son communiqué de presse du 15 janvier sont aussi inquiétants que déroutants. La Ligue dénonce la mise en circulation et l’homologation d’une voiture électrique chinoise, la SUDA SA01 qui pourrait d’ailleurs en séduire plus d’un par son prix, affiché aux alentours de 14.000 euros une fois toutes les aides déduites pour ce genre de véhicule.

En effet, depuis la fin 2020, elle est commercialisée en Allemagne, et une vidéo du crash test de cette SUDA effectué par l’ADAC (Allgemeiner Deutscher Automobil-Club), en quelque sorte l’association des automobilistes allemands, fait polémique. Selon plusieurs observateurs, spécialisés, il manque de nombreux équipements à la voiture, pourtant rendus obligatoires dans les nouveaux véhicules. On peut citer les airbags, l’ESP (correcteur électronique de trajectoire), le freinage d’urgence ou les rétracteurs de ceinture. Selon Automobilepropre.com, lors d’un choc à 64 km/h, la tête du conducteur heurte violemment le volant et d’autres blessures ont été constatées sur les membres inférieurs. A 70 km/h à peine, la voiture dérape.

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En petite série

De quoi provoquer l’ire de la Ligue de Défense des conducteurs français, qui dénonce une conception « digne des années 1990 » et pose une question : « Comment ce véhicule peut-il être autorisé à circuler en Europe ? » Dans les faits, la Ligue a la réponse : il est homologué en petite série (pas plus de 1 000 exemplaires par an), et donc échappe aux nombreuses normes et réglementations de sécurité routière. La Ligue s’insurge alors : « Si dix marques (hypothèse bien sûr) lancent chacune deux modèles répondant à la même réglementation, cela pousserait tout de suite le curseur à 100.000 voitures par an ». Inconcevable donc.

D’autant plus « honteux », peut-on lire dans le communiqué, que la SUDA SA01 bénéficie tout de même des aides qui sont octroyées pour tout achat d’un véhicule 100 % électrique. La Ligue enjoint donc l’Etat à lui apporter des réponses et de « rendre impératif les équipements de sécurité active et passive des véhicules » dans l’attribution des bonus. Pour éviter de faire face à ce genre de problème à l’avenir, il semble indispensable que l’Europe devra revoir ses réglementations et homologations en ce qui concerne toutes les productions de petites séries.