Covid-19 : l’Institut Pasteur arrête son principal projet de vaccin, moins efficace qu’espéré

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Une infirmière se préparant à injecter à un volontaire le vaccin russe Spoutnik V dans une clinique de Moscou, en Russie, le 10 septembre 2020. © Natalia Kolesnikova / AFP
Une infirmière se préparant à injecter à un volontaire le vaccin russe Spoutnik V dans une clinique de Moscou, en Russie, le 10 septembre 2020. © Natalia Kolesnikova / AFP

Le vaccin de Pasteur utilisait comme base le vaccin contre la rougeole, adapté pour combattre le Covid-19.

Le Monde avec AFP

Publié hier à 13h27, mis à jour hier à 15h05

Temps deLecture 2 min.

L’Institut Pasteur a annoncé, lundi 25 janvier, qu’il arrêtait le développement de son principal projet de vaccin contre le Covid-19, car les premiers essais ont montré qu’il était moins efficace qu’espéré.

Cet abandon survient à un moment où les laboratoires ayant déjà reçu l’autorisation pour leur propre vaccin peinent à répondre à la demande. En décembre, un autre acteur français, le laboratoire Sanofi, avait annoncé que son vaccin avait pris du retard et ne serait prêt qu’à la fin de 2021, en raison de résultats moins bons qu’attendu.

La décision de l’Institut Pasteur a été prise après des essais de phase I (le premier stade des essais sur l’humain), lancés en août 2020 : « Dans ces études de première administration chez l’homme, le candidat-vaccin a été bien toléré, mais les réponses immunitaires induites se sont avérées inférieures à celles observées chez les personnes guéries d’une infection naturelle ainsi qu’à celles observées avec les vaccins autorisés » contre le Covid-19, rapporte l’institut de recherche français dans un communiqué.

Le vaccin de Pasteur utilisait comme base le vaccin contre la rougeole, adapté pour combattre le Covid-19. Pour le concevoir et le distribuer, l’institut s’était allié au laboratoire pharmaceutique MSD (nom du groupe américain Merck hors des Etats-Unis et du Canada). MSD avait en effet racheté l’an dernier la société de biotechnologie autrichienne Themis, avec laquelle Pasteur travaille depuis plusieurs années à l’élaboration de différents vaccins, dont celui contre le Covid-19.

De son côté, le laboratoire américain Merck a annoncé lundi qu’il interrompait le travail sur un autre potentiel vaccin contre le Covid-19, outre celui développé en collaboration avec l’Institut Pasteur, estimant qu’il n’était pas plus efficace que ceux développés par d’autres sociétés.

Lire notre décryptage : A quel point les vaccins sont-ils efficaces ? Quels effets secondaires ont-ils été observés ? Nos réponses à vos questions

Deux autres projets au stade préliminaire

En France, l’Institut Pasteur annonce qu’il poursuit ses travaux sur d’autres projets de vaccin contre le Covid, à un stade toutefois préliminaire. « Le premier, administrable par voie nasale, est développé avec la société de biotechnologie TheraVectys, issue de l’Institut Pasteur et spécialisée dans la mise au point de vaccins. Le second est un candidat vaccin à ADN », détaille-t-il. Ces deux projets « sont aujourd’hui en phase préclinique », c’est-à-dire qu’aucun essai n’a encore été mené sur des humains.

Lire la chronique : « La France doit d’urgence donner à sa recherche les moyens de ses ambitions »

En outre, cet arrêt « ne remet pas non plus en cause la poursuite des autres projets de recherche vaccinale menés en partenariat avec Themis-Merck-MSD », basés sur le vaccin contre la rougeole, précise Pasteur. Selon l’Institut, des recherches sont en cours pour utiliser cette technologie contre d’autres maladies infectieuses (fièvre de Lassa, chikungunya).

De son côté, Merck prévoit de continuer ses recherches sur deux traitements contre le nouveau coronavirus. Les premiers résultats des essais cliniques sur celui baptisé MK-7110 montrent une réduction de plus de 50 % de risque de décès ou d’insuffisance respiratoire chez les patients hospitalisés avec des formes modérées à sévères du Covid-19, affirme la société. Les résultats complets sont attendus au cours du premier trimestre. L’autre médicament est appelé Molnupiravir et est développé avec la société américaine Ridgeback Bio. Les premiers résultats de l’essai clinique en cours sur son efficacité devraient être connus d’ici à la fin de mars également.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Comment Sanofi s’est retrouvé distancé dans la course au vaccin contre le Covid-19

Le Monde avec AFP

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