Le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille (France), Didier Raoult, a plaidé mercredi à Dakar pour un transfert direct de technologies dans le domaine de la recherche avec les outils les plus modernes, pour que les instituts du Nord et du Sud puissent travailler partout et ensemble dans les mêmes conditions.
« Il ne faut pas recommencer ou repasser par toutes les étapes par lesquelles l’Europe ou les Etats-Unis sont déjà passés dans la recherche. Mais, ici comme ailleurs, les laboratoires et instituts de recherche doivent passer directement au 21ème siècle avec les outils les plus modernes », a-t-il préconisé.
Didier Raoult, professeur de microbiologie à la Faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille, était en visite à l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF), sis à Diamniadio.
Il a relevé à cette occasion « le goût de la technologie et l’envie d’être dans le flux de ce qui se passe chez les plus jeunes et un appétit chez les Sénégalais, ce qui est tout à fait remarquable ».
Premier chercheur à proposer une prise en charge thérapeutique de la Covid-19 à base de chloroquine, il a rappelé que cela fait « plusieurs années que l’IHU travaille avec des chercheurs en Afrique, dont le Sénégal, sur le plan diagnostic des maladies infectieuses ».
Il dit avoir « la même conception des choses » que le directeur de l’IRESSEF, le professeur Souleymane Mboup, sur la pandémie de coronavirus ».
« L’idée, c’est de collaborer entre instituts de recherche pour que le niveau technologique soit le même, les équipements soient les mêmes et qu’on aide à former ensemble de jeunes Sénégalais », a-t-il expliqué, après une visite des installations de l’IRESSEF.
« Il y a des technopoles en Afrique. Ici, il y en a une avec IRESSEF, au Kinshasa et à Bamako aussi malgré la difficulté de la situation actuelle », s’est félicité Didier Raoult.
« Nous nous sommes découvert les mêmes objectifs, c’est-à-dire de former la prochaine génération mais en particulier sur les techniques d’avenir », a quant à lui déclaré le directeur de l’IRESSEF, Souleymane Mboup.
L’ambition des deux parties est selon lui d’utiliser « les technologies les plus récentes pour essayer d’aller beaucoup plus loin tout en suivant les voies traditionnelles de recherche ».
Avec le transfert de technologies en vue, les formations des jeunes peuvent se faire aussi bien en Europe, notamment en France, que dans les centres africains comme l’IRESSEF, estime professeur Mboup.
« Ainsi, les chercheurs formés aux technologies les plus modernes pourront les appliquer dans notre contexte », a-t –il affirmé, saluant l’ouverture d’esprit de Didier Raoult.
L’Institut hospitalier-universitaire de Marseille (IHUM), l’IRESSEF et l’Institut pour la recherche et le développement (IRD) se sont engagés à « continuer à discuter en équipe pour des thèses mais également pour des visites d’échanges de leurs chercheurs dans leurs différents instituts (…) ».
Source : APS