Après avoir chassé Adama Bictogo et Cie chargé de la construction de l’université Amadou Moctar Mbow, l’Etat a décidé de reprendre le chantier. 30 milliards ont été accordés à l’Ivoirien pour une université fantôme.
Derrière ce groupement d’entreprises en cause, se trouvait Adama Bictogo (Marylis Btp). Le sulfureux homme d’affaires et proche d’Alassane Ouattara avait empoché la rondelette somme de 30 milliards de FCfa pour des travaux exécutés à hauteur de 22% et non 35, comme l’affirmait l’homme d’affaires ivoirien, qui aura fait preuve d’un dilatoire scandaleux.
En effet, le marché, clés en main, avait été accordé à Marylis Btp, Touba Matériaux et Monofasica, pour la rondelette somme de 60 milliards de FCfa. L’ordre de démarrage a été émis en 2015 et les travaux devaient durer…24 mois. Il était prévu que l’université soit donc fonctionnelle en octobre 2017, pour le grand bonheur de la communauté estudiantine.
Jusqu’à hier, cette «université» n’existait que dans la tête de Bictogo. Après des années de retard dans la livraison des chantiers, l’Etat a décidé de reprendre le chantier de l’université Amadou Makhtar Mbow. L’annonce est faite ce mercredi par Cheikh Ahmadou Bamba Fall, directeur des Constructions au ministère de l’Enseignement supérieur.
« On est allé à des fondations de 18 mètres de profondeur. Ce qui n’était pas prévu. Il fallait faire des avenants. Puisqu’il y avait des retards et ce n’était pas prévu dans le projet, le gouvernement a jugé nécessaire d’arrêter ce projet, de refaire tout ce qui est étude et de voir maintenant comment on va relancer ce projet. Donc, ce projet sera relancé dans un proche délai », a-t-il déclaré, lors d’une visite de chantiers à l’Université Cheikh Anta Diop.
Si tous les engagements sont respectés, l’ensemble de ces chantiers seront livrés dans deux mois au plus tard, a promis Cheikh Ahmadou Bamba Fall. Pour les laboratoires de l’Esp, le problème ne se pose peut-être pas. L’entreprise s’est d’ailleurs engagée à tout terminer dans 15 jours.
Même délai pour les salles de classe de la faculté des Sciences, à savoir deux semaines. Mais là, il y a encore quelques soucis à régler, comme une issue de secours qui n’existe pas pour le moment dans ce bâtiment et qui tient à cœur l’assesseur de la faculté. Le chantier le plus difficile est sans doute celui des laboratoires de la Faculté des Sciences.
L’entreprise s’est engagée à livrer le bâtiment dans un mois et demi, d’après Cheikh Ahmadou Bamba Fall. Mais il faut préciser d’abord que le projet fait déjà plus de 5 ans. Il a été visité à deux reprises par l’ancien ministre Mary Teuw Niane.
S’agissant du centre médico-social, l’évolution semble satisfaisante. L’entreprise a promis de livrer le chantier à mi-juin, juillet au plus tard. Mais là aussi, il reste la question de l’équipement. Bâti sur 10 000 mètres carrés avec R+3, le centre ressemble plus à un hôpital avec plusieurs spécialités comme un bloc opératoire, la réanimation, les services d’urgence, la clinique dentaire, la médecine spécialisée…
D’où la difficulté à l’heure actuelle de répondre aux besoins en équipement évalués à 3 milliards FCfa. « C’est un investissement lourd qui ne pourra pas être supporté dans notre budget actuel », avoue Cheikh Ahmadou Bamba Fall.
Il a donc été proposé aux responsables du centre de faire l’expression des besoins urgents qui permettent à l’infrastructure d’être fonctionnelle, sans dépasser la somme de 250 millions FCfa.