Viyé Diba dresse le portrait-robot de l’artiste post-Covid

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Viyé Diba dresse le portrait-robot de l'artiste post-Covid
Viyé Diba dresse le portrait-robot de l’artiste post-Covid

L’artiste peintre Viyé Diba invite ses collègues créateurs à adopter « une nouvelle posture » devant leur permettre de proposer « une autre lecture » de la réalité sociale, conséquemment à la crise économique liée à la pandémie de Covid-19 ayant affecté le monde entier.

L’artiste étant « le produit d’une société dont il fait partie », « il a le pouvoir de prendre du recul par rapport à cette société pour en observer les limites », a-t-il dit jeudi lors d’un débat portant sur « l’artiste de 2021 ! », organisé à « La villa des arts » du photographe Dago.

Viyé Diba estime que « de par son expérience et sans être prétentieux », un artiste doit pouvoir « proposer une autre lecture de la réalité du présent mais aussi du futur ».

« 2021 n’est pas une date anonyme, c’est une année après 2020 avec la Covid-19 que nous vivons toujours et quelques mois après les évènements politiques très graves qui se sont passés au Sénégal. Cela ne peut pas être ignoré dans notre histoire (…) », ajoute-t-il.

L’artiste de 2021, dit-il, « ne peut plus se permettre de créer et de rêver à attiser les mêmes problématiques qui ont fait que cette société est à terre aujourd’hui. Il doit prendre conscience du réel et dégager une pédagogie alternative ».

Selon lui, ce qui s’est passé en 2020-2021 avec la crise du Covid-19 « montre que nous sommes dans un tournant décisif » pour tout le monde, ce qui, dit-il, accrédite plus que jamais l’idée que l’art n’est qu’une simple affaire de business.

« Le business est la chose la plus facile pour un artiste, l’art est plus sérieux et cela dépasse les questions de monnaie. Il faut impacter sur l’humanité parce que nous sommes profondément déshumanisés », explique Viyé Diba.

« Même la problématique du monde va changer avec les problèmes de relocalisation en remplacement de la délocalisation. Le monde va ainsi à une autre conception du capitalisme et du libéralisme, ce n’est pas seulement le profit, mais il y a la survie culturelle, économique des nations », fait-il valoir.

En tant qu’Africain, l’impact de ce changement de perspective « est dramatique », souligne Viyé Diba, enseignant à l’Ecole des Beaux-arts de Dakar.

« La Covid-19 a montré qu’on n’a pas une économie, on ne peut pas résister à trois mois de crise parce que notre économie ne créée pas suffisamment de richesse pour créer de l’épargne et pouvoir en vivre », relève-t-il.

Or, ajoute-t-il, une économie n’est viable que si on peut la considérer comme « le produit d’une réalité culturelle remontée à la surface ».

« L’économie est d’abord une construction culturelle, cela veut dire qu’elle est le produit de notre expérience de la vie et de comment cette expérience de la vie au plan historique peut remontrer à la surface pour correspondre aux préoccupations contemporaines », insiste l’artiste peintre.

Et comme l’artiste ne peut être que « le produit d’une société », dans ce contexte, son rôle est de prendre de la distance par rapport à cette société, a poursuivi Viyé Diba.

La crise sanitaire liée à la maladie à coronavirus a partout fortement impacté le monde des arts et de la culture, en raison de l’annulation de la plupart des événements culturels.

Source : Seneweb

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