Paris Match |
Le président sortant de la région Hauts-de-France dépasserait les 40% des suffrages dès le premier tour, selon une estimation Ifop-Fiducial pour TF1-LCI.
Une des dernières enquêtes réalisées cette semaine dans les Hauts-de-France donnait Xavier Bertrand, président sortant de la région, et Sébastien Chenu, candidat d’extrême droite, au coude-à-coude. Selon une estimation Ifop-Fiducial pour TF1-LCI diffusée dimanche soir à 20 heures, toutefois, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy sort nettement en tête de ce premier tour marqué par une très faible participation (31,9% dans cette région, selon l’Ifop).
L’ex-LR, candidat à la présidentielle qui avait joué son avenir sur sa réélection, remporterait 42,5% des suffrages, loin devant le député du Rassemblement national, à 24%. Suivrait la liste d’union de la gauche conduite par l’eurodéputée écologiste Karima Delli (18,4%) puis la liste du candidat LREM et secrétaire d’Etat Laurent Pietraszewski (9,1%).
Un tel score pour le parti présidentiel constituerait un véritable soufflet, car la liste du marcheur avait été renforcée de quatre autres ministres, dont Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti. Sous la barre des 10%, LREM n’aurait même pas le rôle d’arbitre du second tour.
« Nous avons desserré les mâchoires du Front national »
En 2015, Xavier Bertrand avait été très nettement devancé par Marine Le Pen au premier tour. La présidente de ce qui s’appelait alors le Front national avait rassemblé 41% des suffrages. Bertrand l’avait emporté ensuite grâce au retrait du candidat socialiste Pierre de Saintignon. Six ans plus tard, l’ancien maire de Saint-Quentin dans l’Aisne se targue d’avoir fait «reculer» le RN, qu’il désigne toujours par son ancien nom. «Nous avons montré que, par le travail, l’engagement et la cohérence, la politique n’était pas morte, qu’elle avait encore un sens, celui de servir pour rendre la vie moins difficile, pour rendre la vie meilleure», a-t-il affirmé lors d’une courte déclaration dimanche soir. «Ici nous avons desserré –pour les briser- les mâchoires du Front national, leur démagogie, leurs propositions stériles, leur intolérance. Tout ce qui divise et tout ce qu’est le Front national», a ajouté Xavier Bertrand.
La candidate de l’union de la gauche, Karima Delli, n’a pas réussi à éviter à la gauche de se trouver à nouveau face au dilemme de 2015. Son score est même en retrait par rapport au total des candidats de gauche au premier tour il y a six ans. A l’époque, le retrait de la liste menée par Saintignon, pour faire barrage au Front national, avait privé la gauche du moindre siège au Conseil régional. Cette fois, cependant, la gauche ne se retirera pas. «Le président sortant semble être en tête devant le RN et devant la liste que je conduis. Il n’y a pas de risque que l’extrême droite s’empare de notre région», a jugé Karima Delli dimanche soir. «La gauche et les écologistes sont de retour dans notre région», a-t-elle ajouté.