PAR TULINABO S. MUSHINGI
NAKA NDAW YI?
L’ambassadeur des Etats-Unis, donne son point de vue sur l’engagement des professionnels de l’industrie créative au sénégal
En tant qu’Ambassadeur des États-Unis au Sénégal, il m’arrive fréquemment de rencontrer des jeunes issus de tous les milieux, qui sont source d’inspiration.
Ainsi, je voudrais citer Mame Woury Thioubou, réalisatrice de films et journaliste, qui a récemment été modératrice pour notre exposition de films américains ; Maah Khoudia Keita, musicienne talentueuse et fervente avocate des personnes atteintes d’albinisme, qui a participé à la célébration du Black History Month organisé par l’Ambassade l’année dernière ; et Milcos, un styliste qui se fait un nom sur la scène internationale, qui s’est joint à moi pour accueillir l’ancien secrétaire d’Etat Mike Pompeo au Regional Learning Center.
Ces jeunes gens pleins d’enthousiasme ne sont que quelques-uns des brillants exemples du potentiel illimité de la jeunesse sénégalaise, qui connaît de plus en plus de succès en tant que professionnels inspirés. Les secteurs créatifs sont l’industrie de croissance économique du futur.
Le film « Atlantique » de Maty Diop a gagné à Cannes et « Maitresse d’un Homme Marié » de Kalista Sy a été célébré dans les pages du New York Times.
La créativité de la jeunesse sénégalaise est irrésistible et reconnue au niveau international. C’est pourquoi, au cours des deux dernières années, j’ai dynamisé l’engagement de l’Ambassade des Etats-Unis auprès des jeunes professionnels créatifs du Sénégal.
La jeunesse du Sénégal est l’une des ressources majeures du pays. Aussi, l’Ambassade des Etats-Unis cherche-t-elle à magnifier son esprit d ’entreprenariat et son dynamisme. Permettez-moi de vous en donner quelques exemples récents :
•Nous avons fait venir deux cadres de Black Entertainment Television (BET) qui ont rencontré plus de 270 jeunes musiciens et cinéastes à Dakar, Thiès et Louga en février 2020.Ils ont partagé leur expertise et donné des conseils utiles sur la façon de devenir un créateur de contenu professionnel.
•Nous avons également organisé virtuellement un programme International Visitor Leadership pour des stylistes émergents comme Eva Tra et Pathé Dia, en décembre. Ils ont pu rencontrer des créateurs américains et découvrir des moyens de travailler ensemble pour accroître la prospérité.
Les hauts fonctionnaires du département d’État ont dit aux participants combien nous croyons au potentiel du Sénégal à développer ses industries créatives.
À la suite de cet échange professionnel, des stylistes sénégalais sont à présent en discussion pour commencer à vendre à des entreprises américaines des produits fabriqués localement.
•L’ambassade a organisé une projection de « She Did That » en mars 2021, dans le cadre de l’exposition de films américains, afin d’encourager les femmes cinéastes. Nous avons présenté aux jeunes cinéastes la réalisatrice américaine Sandra Bluit et l’actrice américaine AJ Johnson. Ces expertes ont partagé la façon dont elles amplifiaient les voix sous-représentées à travers le cinéma.
•Nous avons réuni des chefs de file de la production cinématographique pour découvrir des moyens de renforcer les liens entre les cinéastes américains et sénégalais. Moussa Sene Absa et Momar Talla Kandji m’ont raconté comment ils sont devenus des cinéastes à succès.
•En août prochain, nous donnerons à 12 jeunes cinéastes sénégalais l’accès à une formation de haut niveau avec un professeur de cinéma de University of Southern California. Nous espérons qu’ils affineront leurs compétences en matière de narration et de réalisation afin de perpétuer la tradition du cinéma sénégalais initiée par Ousmane Sembene. Nous faisons également appel à nos anciens élèves pour partager avec leurs collègues ce qu’ils ont appris dans le cadre de nos programmes d’échange.
Ainsi, le conservateur de mode Ibrahima Khalil Cissé a participé à notre programme de formation dans le domaine de la mode et ensuite organisé « Jaaba », une exposition au profit des créateurs en herbe. Nous étudions également la manière de surmonter les défis de l’industrie créative, notamment l’approvisionnement en matériaux, l’identification des possibilités de formation, le financement des projets de films et l’accès aux marchés américains.
Des blogueurs comme Demba Gueye, des créateurs de mode comme Touty Sy, et des fabricants de cosmétiques comme Victorine Sarr ont partagé leurs histoires et fourni des idées sur la façon de surmonter ces obstacles. Nous partageons leur expertise par le biais de notre réseau d’anciens et d’autres programmes, afin que leur expérience puisse aider d’autres aspirants professionnels de l’industrie créative.