L’Italien Lamont Marcell Jacobs a remporté, dimanche, le 100 m des Jeux Olympiques de Tokyo, succédant au palmarès à la légende du sprint Usain Bolt, triple champion en 2008, 2012 et 2016.
Dans une finale du 100 m très ouverte aux JO de Tokyo, l’Italien Lamont Marcell Jacobs a sorti son épingle du jeu, dimanche 1er août, pour devenir l’homme le plus rapide du monde. Le sprinteur l’a emporté en 9 sec 80, nouveau record d’Europe, et est devenu le premier Européen champion olympique sur la ligne droite depuis le Britannique Linford Christie en 1992. Il a devancé l’Américain Fred Kerley (9.84) et le Canadien Andre de Grasse (9.89).
Un champion inattendu
Lamont Marcell Jacobs succède ainsi au palmarès à la légende du sprint Usain Bolt, triple champion en 2008, 2012 et 2016. Il s’agit d’un énorme exploit pour le sprinteur de 26 ans, né à El Paso au Texas d’une mère italienne et d’un père américain. Il s’était révélé en devenant champion d’Europe en salle du 60 m cet hiver en Pologne, avant de s’envoler ces dernières semaines : 9 sec 95 en mai, puis 9 sec 84 en demi-finale dimanche, avant la gloire en fin de soirée.
Avant Tokyo, l’Italien de 26 ans n’avait jamais participé à une finale mondiale ou européenne en plein air de sa carrière. Il s’était arrêté au stade des demi-finales des Mondiaux de Doha en 2019 comme de l’Euro de Berlin en 2018. Le nouveau champion olympique est entraîné par l’Italien Paolo Camossi, ancien triple sauteur de talent, sacré champion du monde en salle en 2001. Camossi avait terminé 8e des Jeux olympiques de Sydney en 2000.
Pendant le confinement du printemps 2020, il avait veillé à distance sur son protégé qui avait pu continuer à s’entraîner sur une petite piste privée près de chez lui. Camossi suivait les séances en ligne, filmées par les frères de son sprinteur. Ce dernier travaille aussi depuis septembre avec une préparatrice mentale, Nicoletta Romanazzi. « Avec elle, j’étais d’accord pour m’attaquer réellement à mes peurs et mes fantômes. Ça n’a pas été simple, il y a des choses de l’intime que l’on ne veut même pas révéler à soi-même », avait-il expliqué à la presse italienne.
Une bonne partie du massif haut du corps de Jacobs est couverte de tatouages. Certains font référence à son père, absent pendant son enfance, avec qui il a longtemps entretenu une relation difficile, apaisée aujourd’hui. « L’énergie qui vous envahit quand vous abattez un tel mur est incroyable. Je l’ai haï pour son absence, j’ai changé de perspective : il m’a donné la vie, des muscles puissants, la vitesse. Je le jugeais sans rien savoir de lui », a-t-il expliqué.
En l’absence du champion du monde américain Christian Coleman, suspendu pour trois « no shows », et après l’élimination en demi-finales du meilleur performeur de l’année (9 sec 77), l’Américain Trayvon Bromell, le 100 m olympique a été l’un des plus ouverts de l’histoire, quatre ans après la retraite du triple tenant du titre et recordman du monde (9 sec 58) Usain Bolt. Auteur d’une course très fluide, Jacobs a largement dominé les débats pour s’offrir la consécration olympique.