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Bref, pointe Notre Voie, Laurent Gbagbo « abandonne le FPI à Affi N’Guessan. Pour certains, c’est un grand stratège, commente le journal, pour d’autres, il a abdiqué et jeté l’éponge devant Affi. L’avenir nous dira celui qui a gagné cette manche politique. »
En tout cas, Pascal Affi N’Guessan a vivement réagi, rapporte le site ivoirien L’Infodrome : Laurent Gbagbo « abandonne la bataille inopportune et destructrice qu’il mène depuis sept ans contre le FPI et va créer un autre parti avec le même contenu », a déclaré le président du FPI. « Pour ma part, je vais poursuivre ma mission pour la renaissance du parti en vue de la reconquête du pouvoir en 2025. »
Tuer politiquement Affi et Simone…
Commentaire du quotidien gouvernemental Fraternité Matin : « En annonçant la création d’un nouveau parti, Laurent Gbagbo veut démontrer que c’est lui l’alpha et l’oméga. (…) Il veut tuer politiquement Pascal Affi N’Guessan qu’il ne peut plus voir en peinture. Et pour plusieurs de ses proches, croit savoir Fraternité Matin, ce dernier se retrouvera bientôt tout seul. Des défections, il y en aura beaucoup. Dans le camp Affi, on se prépare pour ne pas subir trop de pertes. »
Qui plus est, poursuit Fraternité Matin, « en créant une nouvelle formation, Laurent Gbagbo veut également tuer politiquement Simone Gbagbo qui commence à « l’enquiquiner au sein du parti », indique une source. Selon celle-ci, elle revendique un peu trop son titre de membre fondatrice dans tous les débats. »
Toutefois, s’interroge le journal, « va-t-elle se laisser sortir du jeu aussi facilement ? (…) Qui aura le dernier mot ? »
La présidentielle de 2025 dans le viseur ?
Pour Jeune Afrique, la décision de Laurent Gbagbo est certes « soudaine mais pas si surprenante » : en effet, « en impulsant la création d’un nouveau parti, Laurent Gbagbo s’assure également d’en contrôler totalement les instances. Une manière pour certains analystes de contrer l’influence de son épouse Simone, avec laquelle il est en instance de divorce. L’ancienne Première dame a encore des ambitions et conserve une certaine popularité. »
Alors, « les contours de la nouvelle formation de Laurent Gbagbo ne sont pas encore connus », relève Jeune Afrique. Mais « lors de sa détention à La Haye, Laurent Gbagbo avait notamment confié à plusieurs de ses visiteurs qu’il voulait refaire du FPI un parti de gauche. Toujours est-il que l’ancien président veut aller vite. Le congrès constitutif devrait être organisé au plus tard en octobre afin de permettre de lancer une grande campagne de recrutement. Avec, déjà, dans le viseur, l’élection présidentielle de 2025. »
Les dinosaures hors-jeu ?
WakatSéra, au Burkina Faso, qualifie la décision de Laurent Gbagbo de « contre-pied magistral » : WakatSéra qui s’interroge sur la suite… « L’élection présidentielle de 2025 étant déjà en ligne de mire, Laurent Gbagbo, 76 ans, sera-t-il candidat ? Avec le risque d’être mis hors-jeu, Alassane Ouattara pouvant, avant la fin de son mandat en cours, fixer un âge limite à la présidentielle, qui écarterait de la course les trois dinosaures de la scène politique ivoirienne, que sont, lui-même, et les anciens présidents ivoiriens, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. »
Et puis, s’interroge encore WakatSéra, « de quel bord sera ce nouveau parti ? Les alliances en politique n’étant jamais impossibles, jamais de cœur, mais toujours de raison et d’intérêt du moment… »