L’homme qui travaillait comme interprète était venu en aide à l’homme fort de la Maison Blanche alors qu’il n’était que sénateur.
Un « extraordinaire succès. » Lors d’une prise de parole ce mardi, alors que les États-Unis venaient de définitivement quitter l’Afghanistan sous les hourras des talibans au terme d’une guerre de vingt ans, Joe Biden a salué la réussite de la mission d’évacuation mise en place par son armée. Au cours de cette dernière, 123.000 personnes, Américains, interprètes, alliés afghans des Etats-Unis et autres ressortissants de pays alliés ont pu quitter la nation d’Asie centrale.
L’appel à l’aide de Mohammed
Restent les autres. Plusieurs centaines d’individus toujours bloqués dans un pays désormais tenu d’une main de fer par les fondamentalistes de l’autoproclamé Émirat islamique d’Afghanistan. Parmi eux, un certain Mohammed, il ne souhaite pas divulguer son identité complète par peur de représailles, qui n’a pu embarquer malgré son histoire étroitement liée aux États-Unis.
Comme l’explique The Wall Street Journal, l’homme de 36 ans a travaillé comme interprète auprès de l’armée américaine. Comble du hasard, ce dernier a, durant cette période, été confronté à Joe Biden qui n’était alors que sénateur du Delaware.
L’histoire remonte à 2008, lorsque le Démocrate, en visite en Afghanistan avec plusieurs personnalités politiques dont John Kerry se retrouve bloqué, alors qu’il voyageait en hélicoptère, dans une tempête de neige. Forcés à l’atterrissage dans une vallée retirée d’Afghanistan, l’interprète avait alors été partie prenante dans le sauvetage des sénateurs, souligne la presse américaine.
« Nous allons vous faire sortir »
Toujours selon le Wall Street Journal, Mohammed n’a pu recevoir son visa spécial d’immigration, dont l’obtention a été bloquée par une administration capricieuse. Alors comme dernier recours, l’homme, qui souhaite également mettre sa famille à l’abri, a envoyé un message très net relayé par le média.
« Bonjour, Monsieur le président, sauvez-moi et ma famille », a-t-il imploré, demandant à Joe Biden de ne pas « l’oublier. »
Des propos qui ont directement été lus à Jen Psaki, attachée de presse de la Maison Blanche, lors d’une conférence de presse ce mardi. A cela, cette dernière a dans un premier temps remercié Mohammed de s’être « battu à nos côtés au cours des 20 dernières années. Merci pour le rôle que vous avez joué en aidant l’une de mes personnes préférées à sortir d’une tempête de neige et pour tout le travail que vous avez fait », a-t-elle dit.
Puis, Jen Psaki a assuré qu’une solution serait trouvée.
« Nous allons vous faire sortir. Nous honorerons votre service », a-t-elle promis, dans des propos rapportés par CNN.
Seulement, le temps presse. Malgré leurs promesses de changement, les talibans ont selon certains locaux commencé une « purge » de la société afghane, comprendre l’élimination des individus qui de près ou de loin ont collaboré avec les Occidentaux. « Je ne peux pas quitter ma maison. J’ai très peur », a d’ailleurs ajouté l’interprète dans son message.
« Je lui fais confiance. C’est le président des États-Unis. C’est un homme d’éducation », a-t-il conclu lors d’une interview auprès de CNN.