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La situation dans la vallée du Panchir, l’une des dernières poches de résistance au nouveau régime des Taliban dans le nord de l’Afghanistan, pourrait expliquer le retard annoncé samedi pour présenter le nouveau gouvernement afghan.
En Afghanistan, les Taliban ont à nouveau différé l’annonce de leur gouvernement. Deux sources talibanes ont prévenu l’AFP qu’il n’y aurait aucune annonce, samedi 4 septembre. La situation dans le Panchir, l’un des derniers foyers d’opposition armée au nouveau régime, pourrait expliquer le retard pris pour présenter le nouvel exécutif, initialement pressenti pour être dévoilé la veille.
À Kaboul vendredi soir, des rafales ont retenti, tirées pour célébrer une victoire talibane dans le Panchir que des rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux, disaient acquise. Mais les Talibansn’ont fait aucune annonce officielle et un habitant du Panchir a affirmé à l’AFP par téléphone que ces annonces étaient fausses. Les chefs de la résistance dans la vallée ont nié, auprès de l’agence Reuters, avoir perdu le contrôle de la province.
Selon les services d’urgence de la capitale, deux personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans ces tirs de joie. De son côté, l’agence Reuters, citant la télévision afghane Shamshad, fait état, samedi, d’au moins 17 personnes tuées dans une fusillade pendant les célébrations à Kaboul. Au moins 14 personnes auraient également été blessées dans des tirs de joie dans la ville de Jalalabad, dans l’est, selon le porte-parole de l’hôpital, interrogé par Reuters.
Des débordements qui ont conduit le porte-parole en chef des Taliban, Zabihullah Mujahid, à exhorter ses partisans à arrêter de « tirer en l’air » et à « remercier Dieu à la place ». « Les balles peuvent blesser les civils, ne tirez pas inutilement », a-t-il posté sur Twitter.
« La résistance continue »
Bastion anti-Taliban de longue date, la vallée du Panchir, enclavée et difficile d’accès, située à environ 80 kilomètres au nord de la capitale, est le théâtre, depuis le départ des dernières troupes américaines du pays lundi, de combats entre les forces talibanes et le Front national de résistance (FNR).
Réfugié dans la vallée du Panchir, l’ancien vice-président Amrullah Saleh a évoqué une « situation très difficile » dans un message vidéo diffusé vendredi soir, tout en assurant que la « résistance continu[ait] et continue[rait] ».
Selon Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda, qui mène la résistance dans la vallée, les Taliban auraient proposé d’attribuer deux sièges au FNR dans le prochain gouvernement. Une offre que la résistance n’aurait « même pas considéré », a déclaré Ahmad Massoud, estimant que les Taliban avaient « choisi le chemin de la guerre ».
Une vraie « inclusivité » ?
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Depuis leur retour au pouvoir à l’issue d’une offensive militaire éclair qui a pris de court le gouvernement en place et la communauté internationale, les Taliban se sont efforcés de montrer un visage modéré et ont multiplié les gestes d’ouverture.
Ils ont notamment promis un gouvernement « inclusif » et ont noué des contacts ces dernières semaines avec des personnalités afghanes qui leur sont opposées, comme l’ex-président Hamid Karzaï, ou l’ancien vice-président Abdullah Abdullah.
Très attendus sur la question du droit des femmes – la communauté internationale gardant en mémoire la brutalité à leur égard lors du premier régime taliban (1996-2001)-, les nouveaux maîtres du pays ont assuré que ces droits seraient respectés. Ils ont dans le même temps laissé entendre qu’il pourrait n’y avoir aucune femme ministre, leur présence relevant plutôt des échelons inférieurs. Une perspective contre laquelle se sont élevées plusieurs militantes qui ont manifesté jeudi à Hérat puis vendredi à Kaboul.
Mais rien n’a filtré à ce stade sur leurs véritables intentions ni sur la place qu’ils entendent accorder à des représentants de l’opposition ou aux minorités.
Avec Reuters et AFP