Attentats du 11-Septembre : Khalid Sheikh Mohammed, le « cerveau » des attaques, toujours pas condamné

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Khalid Sheikh Mohammed©Malick MBOW

TERRORISME Il y a vingt ans, les attentats perpétrés à New York et à Washington par al-Qaïda plongeaient le monde dans l’effroi

20 Minutes avec AFP
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Une illustration du cerveau présumé du 11-Septembre, Khalid Sheikh Mohammed.
Une illustration du cerveau présumé du 11-Septembre, Khalid Sheikh Mohammed. — Janet Hamlin

Vingt ans après, il est toujours là. Khalid Sheikh Mohammed, le cerveau autoproclamé des attaques du 11 septembre 2001, n’a toujours pas été jugé ou condamné pour ses actes. « KSM » s’est vanté auprès d’enquêteurs d’avoir imaginé et organisé les attentats les plus meurtriers de l’Histoire. Il croupit depuis quinze ans dans une cellule de la prison ultra-sécurisée de Guantanamo.

Dans cette base américaine, située sur l’île de Cuba, l’accusé attend de savoir si ses aveux seront recevables par le tribunal militaire censé le juger, ou si les nombreux actes de torture qu’il a subis par la CIA lors de sa détention rendent ces confessions irrecevables. Il reste, après Oussama Ben Laden, la figure la plus honnie liée aux attentats du 11 septembre 2001. Un « tueur » qui se distinguait d’autres membres du groupe jihadiste Al-Qaïda par ses projets « dérangés », selon l’ancien agent du FBI Ali Soufan.

Un « entrepreneur terroriste »

La plupart des gens connaissent cet homme de 56 ans par la photo prise de lui le soir de sa capture en 2003, les cheveux ébouriffés et la moustache touffue, portant un pyjama blanc. Apparaissant devant le tribunal militaire de Guantanamo pour la première fois en 18 mois cette semaine, KSM paraissait amaigri, coiffé d’un turban bleu, affichant une longue barbe rousse grisonnante.

Pakistanais élevé au Koweït, il aurait suggéré l’idée de faire s’écraser des avions au chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, en 1996. Diplômé d’une université américaine, il travaillait pour le gouvernement du Qatar au début des années 1990 lorsqu’il a commencé à planifier des attaques avec son neveu Ramzi Yousef, qui a fait exploser une bombe dans le World Trade Center à New York en 1993.

S’il ne s’est pas, au départ, enrôlé dans al-Qaida lui-même, le rapport officiel sur le 11-Septembre l’a qualifié d’« entrepreneur terroriste », qui avait des motivations et des idées d’attentats, mais qui n’avait pas les fonds et l’organisation nécessaires pour les mener à bien. « Très instruit et tout aussi confortable dans un bureau de fonctionnaire que dans une planque pour terroristes, KSM s’est servi de son imagination, de ses compétences techniques et relationnelles pour concevoir et organiser un éventail extraordinaire de projets terroristes », détaille le rapport.

De fausses infos sous la torture

Capturé à Rawalpindi, au Pakistan, en mars 2003, KSM est emmené par la CIA dans des prisons secrètes en Pologne pour y être interrogé. Il a notamment été soumis 183 fois au « waterboarding » (noyades simulées) en quatre semaines. C’est le détenu qui a concentré l’attention de toute l’agence de renseignement et qui, par conséquent a été le plus torturé : coups, technique du mur, privation de sommeil, séances de réhydratation rectale, positions douloureuses. Selon le rapport du Sénat, un nombre important d’informations recueillies lors de ces séances se sont avérées fausses.

Mais après son transfèrement à Guantanamo en septembre 2006, il a fièrement confessé devant le tribunal militaire : « J’étais responsable de l’opération du 11-Septembre, de A à Z ». Il a aussi dit être à la manœuvre derrière 30 autres opérations dont des attentats liés à Al-Qaïda à Bali et au Kenya et le meurtre du journaliste américain Daniel Pearl. Son avocat David Nevin le décrit comme un homme brillant, avec de bonnes stratégies pour se défendre au tribunal. En 2017, les avocats de KSM étaient en discussion pour un accord de plaider coupable en échange d’une peine de prison à perpétuité, a-t-on appris auprès du tribunal un an plus tard. Cet accord ne s’est jamais matérialisé.

Au tribunal cette semaine, il est apparu confiant et impassible, échangeant avec vivacité avec ses avocats et saluant deux journalistes dans la galerie vitrée à l’arrière du tribunal. Ses avocats disent qu’il est très probablement au courant de la reprise du contrôle de l’Afghanistan par les talibans, saluée comme une grande victoire par Al-Qaida.

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