Selon l’enquête sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) financée par la Banque mondiale (BM)réalisé, sur l’initiative de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA),le nombre de pauvres a augmenté au Sénégal (5 832 008 en 2011 contre 6 032 379 en 2018).
Cette enquête d’envergure nationale a porté sur un échantillon de 7156 ménages et a mobilisé d’importantes ressources financières et matérielles. La collecte s’est tenue en deux vagues ayant duré chacune 3 mois. La première vague s’est déroulée de septembre à décembre 2018 et la seconde d’avril au mois de juillet 2019. Deux questionnaires ont été élaborés : l’un est administré aux ménages et l’autre conçu pour collecter des informations sur les localités de ces ménages. La mise en place d’une équipe de veille et l’usage des supports électroniques a permis de contrôler la cohérence des données durant tout le processus.
En outre, les données collectées ont fait l’objet de traitement additionnel avant la production des principaux indicateurs. Ainsi, le taux de pauvreté monétaire est estimé à 37,8% en 2018/2019, soit une baisse du niveau de pauvreté de cinq points par rapport à 2011 (42,8%) à l’issue des travaux de raccordement1. Malgré cette baisse du taux de pauvreté, le nombre de pauvres a augmenté au Sénégal (5 832 008 en 2011 contre 6 032 379 en 2018).
Par rapport au milieu de résidence, la pauvreté est plus accentuée en milieu rural (53,6% contre 19,8% pour le milieu urbain) où il ressort une baisse plus importante du niveau de pauvreté par rapport à 2011 (5,2 points contre 2,1 points pour le milieu urbain). 1 Voir chapitre III de la première partie iv Les résultats de l’enquête révèlent également que le taux d’extrême pauvreté est passé de 12,2% à 6,8% sur la même période.
En ce qui concerne le niveau de pauvreté par région, il ressort de l’analyse que les régions de Sédhiou (65,7%), Kédougou (61,9%), Tambacounda (61,9%), Kolda (56,6%), Kaffrine (53,0%) et Ziguinchor (51,1%) sont les plus touchées. L’EHCVM a également permis d’appréhender le cadre de vie des ménages.
En milieu rural, les ménages sont généralement propriétaires de leur logement sans titre de propriété. Les ménages locataires se retrouvent majoritairement dans le milieu urbain. En moyenne, le nombre de personnes par pièce est plus important chez les pauvres que chez les non pauvres. Des disparités sont notées aussi sur l’accès aux services associés au logement (électricité, internet, eau, assainissement, énergie de cuisson) suivant le milieu de résidence du ménage et la situation de pauvreté.
Ainsi, les populations de la zone rurale et les ménages à faible revenu ont un accès plus limité à ces services. Par ailleurs, les résultats montrent que l’insécurité alimentaire reste toujours une réalité au Sénégal. Elle affecte plus le milieu rural, les pauvres et les régions de Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda et Matam. En considérant la perception des ménages sur leur propre niveau de pauvreté, 50,9% des sénégalais se considèrent comme pauvres (soit 42,9% pauvres et 8,0% très pauvres).