Lui président, il serait interdit d’appeler son fils Mohammed. Éric Zemmour l’a confirmé samedi 11 septembre sur le plateau de France 2 : s’il était la tête du pays, le journaliste d’extrême droite souhaiterait “rétablir la loi de 1803”, qui contraignait les citoyens français à choisir les prénoms de leurs enfants uniquement parmi ceux figurant sur les calendriers ou dans l’histoire antique. M. Zemmour, dont la tournée pour son nouveau livre ressemble de plus en plus à une campagne politique, n’a toujours pas levé le voile sur sa possible candidature à l’élection présidentielle 2022.

Dans ce contexte, écrit The Guardian“quand un journaliste politique d’extrême droite et possible candidat à la présidence commence à parler des gens qui ont des prénoms ‘pas français’, il n’y a vraiment qu’une réponse possible : la satire”. En réaction aux propos du polémiste est né le site humoristique “Vite mon prénom”, appelé ainsi en référence “au site français populaire “Vite ma dose”, sur lequel les internautes peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre le Covid-19”, explique le quotidien britannique. Depuis le 15 septembre, ce site propose aux Français de vérifier s’ils doivent changer de prénom, et le cas échéant, lequel pourrait se substituer au leur. Un site parodique qui “réserve quelques surprises”.

“Antoine” Zidane et “Sylvain” M’Bappé

“Peter laisse place à Nestor, James devient Jules, Rosemary devient Roseline, Karen s’appelle désormais Carmen”égrène The Guardian, tandis qu’“en entrant sur le terrain, Zinédine – Zidane –, serait renommé Antoine, et Kylian – M’Bappé – s’appellerait Sylvain”. Pour compléter la liste, on pourrait noter que les Karim sont invités à se rebaptiser Marius, les Diego, à adopter le prénom Igor et les Fatou, à répondre à celui de Marie.

Éric Zemmour avait entre autres décrié le prénom Kévin, mais le site parodique lui donne tort : ayant été porté “par le saint irlandais du VIIe siècle Kevin de Glendalough”, le prénom est jugé “acceptable” par le générateur, note le titre. Mais “derrière l’humour” de la démarche, rappelle The Guardian, se cache une proposition “controversée” émise par un animal politique dangereux. Celui qui estime qu’“avoir des prénoms français aiderait les étrangers et leurs descendants à mieux s’intégrer” a aussi “été condamné pour incitation à la haine et est surtout connu pour ses diatribes télévisées contre l’immigration et l’islam”.

Si Éric Zemmour n’a pas officiellement déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, “ses partisans seraient en train de glâner les 500 signatures de maires nécessaires” pour pouvoir prétendre à la présidence. S’il se lançait dans la course, ajoute The Guardian“il pourrait recueillir jusqu’à 10% des voix selon les sondages et constituer une menace crédible pour la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, en divisant les sympathisants d’extrême droite”.

En petits caractères au bas du site parodique “Vite mon prénom”, on peut lire cette phrase – bel et bien au premier degré : “Si vous ne souhaitez pas que cela devienne une réalité, cliquez ici. Le lien renvoie vers les listes électorales françaises pour 2022.