Les inquiétudes se font jour en Chine dans le secteur alors qu’il est capital pour la croissance du pays.
En Chine, Fantasia est un acteur bien moins important qu’Evergrande, étranglé par 260 milliards d’euros de dettes. Mais le départ de deux directeurs du promoteur immobilier chinois qui peine à rembourser ses dettes, au moment où le secteur est secoué par les difficultés d’Evergrande (au bord de la faillite inquiète. Début octobre, Fantasia Holdings n’a pu honorer quelque 205,7 millions de dollars (177 millions d’euros) dus à ses créanciers. Lundi, le groupe a annoncé la démission de deux membres de sa direction.
L’un d’eux, Ho Man, a fait part de son inquiétude de « ne pas avoir été tenu pleinement informé de certaines questions cruciales pour la société en temps opportun », a précisé Fantasia dans un communiqué. Ces départs laissent le groupe avec un seul administrateur. Selon les règles de la Bourse de Hong Kong, toute société qui y est cotée doit en avoir au moins trois. Les cotations de Fantasia à Hong Kong ont été suspendues fin septembre, au moment où le secteur immobilier est menacé de contagion après les déboires d’Evergrande.
>> A lire aussi – Evergrande et les taux d’intérêt à surveiller de près : le conseil Bourse du jour
Encore un délai pour Evergrande
Le poids lourd privé du secteur se débat depuis plusieurs semaines pour honorer ses paiements d’intérêts et ses livraisons d’appartements. Evergrande est au bord du gouffre et sa faillite potentielle menace d’ébranler le secteur immobilier chinois, voire les marchés financiers mondiaux. Le groupe n’a pu rembourser lundi quelque 127 millions d’euros d’obligations à ses créanciers, selon l’agence d’information financière Bloomberg. Il s’agit du troisième manquement en l’espace de trois semaines pour Evergrande, qui dispose toutefois d’un délai de grâce de 30 jours avant d’être déclaré en défaut de paiement. Un premier délai de grâce expire le 23 octobre.
Le secteur immobilier a longtemps été l’une des locomotives de l’économie chinoise avec la construction de millions de logements. Une frénésie stimulée notamment par le besoin de la plupart des Chinois d’accéder à la propriété, étape quasi-obligée de la promotion sociale. Mais face au gonflement de la dette dans l’immobilier, les régulateurs ont imposé au secteur « trois lignes rouges », des ratios prudentiels qui visent à réduire le recours à l’emprunt des promoteurs. Les plus fragilisés peinent depuis à maintenir à flot leurs activités, alors que les ventes et prix dans l’immobilier ont fortement ralenti ces derniers mois.
>> A lire aussi – Après Evergrande, Fantasia est dans la tourmente, l’immobilier en Chine inquiète !