En 2018, un broyeur à papier caché dans la toile avait été actionné en pleine vente de Sotheby’s. Jeudi, l’œuvre a été cédée pour un prix multiplié par dix-huit.
La toile La Fille au ballon, de Banksy, dont l’autodestruction partielle il y a trois ans avait fait sensation, a été vendue aux enchères à Londres, jeudi 14 octobre, pour près de 18,6 millions de livres (21,9 millions d’euros), un record pour l’artiste britannique.
En 2018, juste après une première acquisition, un broyeur dissimulé dans le cadre avait réduit en lambeaux la moitié inférieure de la toile pendant la séance d’enchères, déjà organisée par la maison Sotheby’s – la vente venait de se terminer, à 1,2 million d’euros. Cette action retentissante, qui avait provoqué de nombreuses réactions dans le milieu de l’art, a été revendiquée par le mystérieux artiste de rue avec l’ambition de dénoncer la « marchandisation » de l’art. L’œuvre avait ensuite été renommée Love is in the Bin (« l’amour est dans la poubelle »).
« Happening artistique le plus spectaculaire du XXIe siècle »
Sotheby’s a qualifié la destruction de « happening artistique le plus spectaculaire du XXIe siècle », la plaçant dans l’« héritage d’art anti-establishment qui a commencé avec [le mouvement] dada et Marcel Duchamp ». « Lors de cette soirée surréaliste il y a trois ans, je suis devenue par accident la privilégiée propriétaire de Love is in the Bin », a rappelé l’acheteuse, citée dans un communiqué de Sotheby’s au début de septembre. Mais il est maintenant temps de s’en séparer. »
Avant même la vente, le graff, réalisé au pochoir sur un mur de la rive sud de Londres en 2002, avait été désigné comme l’œuvre d’art préférée des Britanniques. La vente dépasse le précédent record atteint en mars par Game Changer, une autre toile de Banksy mettant à l’honneur les soignants en pleine pandémie de Covid-19, vendue pour 16,75 millions de livres (19,8 millions d’euros) au profit du service public de santé britannique.