La Chine et la Russie se sont montrées plus réticentes à prendre des engagements fermes pour la lutte contre le dérèglement climatique lors du G20, à Rome.
Source AFP
Se tenant juste avant la COP26, le sommet du G20 à Rome a principalement été consacré au changement climatique. Les débats ont été marqués par le manque d’engagements de la Chine et de la Russie en la matière, ce qu’a fortement regretté le président américain Joe Biden. Ce dernier s’est dit « déçu » par l’absence d’engagements de ces deux puissances mondiales dans la lutte contre le réchauffement climatique, alors que le G20 s’est conclu dimanche par des ambitions mesurées.
« La Russie et la Chine ne se sont simplement pas montrées » quand il s’est agi de « prendre des engagements pour le climat », a déclaré Joe Biden au cours d’une conférence de presse à l’issue du sommet, auquel les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine n’ont participé que par visioconférence. « Je trouve cela décevant moi-même », a-t-il dit, fustigeant également l’Arabie saoudite, alors qu’à ses yeux les autres grandes économies du G20 ont « pris des engagements à tous les niveaux ».
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Juste à temps pour le crucial sommet de l’ONU sur le climat (COP26) qui s’est ouvert dimanche à Glasgow, les leaders du G20 se sont accordés sur un communiqué final consensuel dont les objectifs ne permettent pas de répondre à l’urgence climatique. Le chef de l’ONU Antonio Guterres a dit quitter Rome avec « des espoirs déçus », tandis que le Premier ministre britannique Boris Johnson, reconnaissant tout de même des progrès, a estimé que ce n’est « pas assez ».
Quelle date pour la sortie du charbon et des énergies fossiles ?
La déclaration de Rome va très légèrement au-delà de l’accord de Paris sur l’objectif de limitation du réchauffement climatique à + 1,5° C, avec un engagement à ne plus subventionner les centrales au charbon à l’étranger. Mais pas de date claire pour sortir complètement du charbon ou des énergies fossiles, ni pour arriver à la neutralité carbone, le G20 ne retenant que « le milieu du siècle » comme horizon. La Chine et la Russie, par exemple, se sont donné jusqu’à 2060 pour y parvenir, alors que l’Italie et les États-Unis, entre autres, plaidaient pour 2050 ou plus tôt.
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« Pour régler le problème du réchauffement climatique, il ne suffit pas simplement de réduire les émissions. Il faut augmenter l’absorption des gaz à effet de serre. La Russie, comme un certain nombre d’autres pays, a des possibilités colossales pour le faire : c’est le potentiel absorbant de nos forêts, de notre toundra, des terres agricoles, de nos mers et marécages », a lancé Vladimir Poutine par vidéo à ses homologues. Xi Jinping a de son côté plaidé pour « le principe de responsabilités communes mais différenciées » dans le réchauffement climatique.
« Nous avons fait des progrès significatifs et nous devons faire encore plus », a reconnu Joe Biden. Mais « il nous faudra continuer à regarder ce que la Chine ne fait pas, ce que la Russie ne fait pas et ce que l’Arabie saoudite ne fait pas », a-t-il insisté.