[1er novembre] Toussaint-Commémoration des morts : Une journée entre joie et recueillement

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La communauté catholique célèbre ce 1er novembre la Toussaint. Une fête par laquelle l’église honore tous les saints, qu’ils soient connus ou inconnus. Comme d’une pierre deux coups, cette journée est aussi l’occasion pour ces fidèles de commémorer leurs morts. Une célébration qui doit normalement avoir lieu le lendemain de la Toussaint (le 2 novembre). Et cette commémoration, qui se fait le plus souvent dans des cimetières, fait les affaires de nombreux commerçants.

Comme chaque année, une messe est dite à l’occasion de la fête de la Toussaint à l’église Notre Dame des Anges. Cette cérémonie est l’occasion pour les fidèles catholique de célébrer la solennité de la Toussaint à travers des prières et des chants. Parmi les œuvres musicales jouées, on peut citer ‘’Sare Nanu Muur’’ et ‘’Saints et saintes de Dieu, Bénissez le sSeigneur’’ composée par Julien Juga. L’Abbé Jacques Diouf, curé de la paroisse Notre Dame des Anges, revient sur l’importance de cette célébration. « Dieu qui est le seul saint, comme nous le disons dans la liturgie, a voulu nous faire part de sa sainteté. Car, nous croyons que Dieu est un Dieu d’amour et qu’il nous a créés à son image et il veut que cette ressemblance se ressente dans notre vie. Et c’est la tâche qui nous est donnée d’accueillir cette sainteté dans nos limites et nos faiblesses tout en comptant sur Dieu (s’il le veut) afin qu’il le rende possible ». L’évangile évoque qu’il existe une pléthore de saints que l’on ne peut dénombrer, il y a des saints connus et des saints inconnus. Ainsi, le chemin vers la sainteté est possible pour tout fidèle catholique à condition de respecter certains fondamentaux.

« J’ai l’habitude de dire que l’extraordinaire se trouve toujours dans l’ordinaire qui est bien accomplie. Voilà le chemin de la sainteté. Ce qu’on a à faire, qu’on le fasse de manière honnête, juste et transparente et qu’il soit fidèle et corresponde à la volonté divine », explique l’Abbé Gabriel, vicaire à la Paroisse Notre Dame des Anges. Bien que cette cérémonie se soit voulue festive, les fidèles présents affichaient des mines moroses. La faute à l’autre célébration du jour, celle des défunts fidèles. A cet effet, le curé Abbé Jacques Diouf a lors de la messe déploré cette attitude tout en les invitant à plus de gaieté au cours de cette fête. « Cette commémoration ne devrait pas surplomber la solennité de la Toussaint à tel point que les gens viennent avec des airs tristes croyant être encore au cimetière, non. Aujourd’hui, c’est la fête de la vie et même demain nous prions pour les défunts afin qu’ils entrent dans la vie », déclare le curé qui ajoute qu’une prière sera dite pour les défunts dans l’après-midi de la Toussaint.

A l’issue de cette messe, un sentiment commun habitait les croyants, le bonheur. « Je me sens bien, je me sens joyeuse car c’est une fête importante. Et je prie Dieu pour devenir aussi une sainte », confie Mme Tine. « Je suis animé par une grande joie, parce que c’est la fête de tous les saints. C’est un jour où nous pensons à tous les saints de l’Église catholique et prions afin qu’ils intercèdent pour nous auprès de Dieu », déclare Gilles-Arsène Tchedji. Il poursuit : « C’est un jour de joie qui précède également un jour de tristesse étant donné que le 2 novembre, nous commémorons tous nos morts ».

Une journée « d’une pierre deux coups »

Après cette messe, nombreux sont les fidèles qui ont pris la direction des cimetières pour y commémorer leurs morts. Initialement, elle doit se tenir le 2 novembre mais ce jour n’étant pas férié, la communauté catholique sénégalaise la célèbre le même jour que la Toussaint. A cette occasion, le cimetière Saint-Lazare de Dakar était bondé de monde. A l’intérieur, William s’active au nettoiement de la tombe de sa mère, armé d’un balai en tige et d’un bidon d’eau : « C’est un acte normal que je viens de poser, parce que je suis son fils cadet. Elle nous a quittés quand on était petit. Je l’ai fait avec beaucoup de joie ». Sur d’autres sépultures, on peut voir posés des bouquets de fleurs, des bougies et parfois des mets, tels que des biscuits. Ayant perdu ses proches lors du naufrage du bateau le Joola, Aimé Biagui tenait à leur rendre hommage : « J’ai perdu presque toute une famille dans ce drame. J’ai visité leurs différentes tombes, prié pour eux et demandé à ce qu’ils intercèdent pour nous ». Loin des célébrations en grandes pompes comme se font les autres fêtes, cette journée semble se passer de manière plus sobre à travers des recueillements familiaux. « Entre la joie et les pleurs, je peux dire qu’il n’y a qu’un pas. Après la messe et après avoir prié sur les tombeaux, on peut se retrouver en famille pour parler de nos disparus », évoque François Diouf.

Les activités « florissantes » autour du cimetière

L’adage dit que « le malheur des uns fait le bonheur des autres », c’est le cas de le dire aux alentours du cimetière Saint-Lazare. Une activité économique intense s’y passe. Le commerce le plus répandu est celui de la vente de bouquets de fleurs pour l’ornement des tombeaux. Comme chaque année, Aicha, pâtissière de formation, se lance le temps d’une journée dans la vente de fleurs. Comparé aux années précédentes, les affaires ne vont pas bon train : « Au temps, on vendait les bouquets à 2000 Fcfa, à présent, on est obligé de les commercialiser à 800 ou 1000 Fcfa. » Non loin d’elle se trouve Fatou, qui effectue cette activité pour la première fois et elle ne semble pas se plaindre : « Mon stock sera bientôt écoulé et nous ne sommes même pas à la moitié de la journée ». Sur les sépultures, on retrouve aussi des bougies et c’est en partie l’affaire d’Abdou élève en classe de 5e : « vu qu’aujourd’hui est une grande journée de commémoration, j’ai décidé de venir répondre à une offre. Je vends le paquet de 6 bougies à 300 Fcfa. Et ça marche très bien ». On peut aussi trouver sur les lieux, des vendeuses d’eau en sachet, de croquettes, d’accessoires pour fidèles catholiques tels que des chapelets ou des portraits représentant des personnages bibliques.

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