Ils parcourent Johannesburg, chaque jour, sans relâche.Ces « récupérateurs » sont les petites mains du système de gestion des déchets de la ville.Pour aider ces travailleurs informels mais indispensables, et pour leur donner de la visibilité, un collectif d’artistes pulvérise leurs chariots.
L’objectif est double : les rendre plus visibles sur la route, mais aussi personnaliser leur outil de travail. Un plus en termes de sécurité pour certains sans domicile fixe.
» Évidemment, on vit dans la rue, les gens volent. Si vous pouvez le voler, ce sera plus simple pour moi de l’obtenir très rapidement, vous voyez ce que je veux dire. Oui, c’est mon avantage. Chaque fois que je mettrai mes affaires là, quand je verrai ces choses (la peinture), je me souviendrai de ce type. » Précise Thapelo, un récupérateur.
Ils trient, récupèrent et revendent tout ce qui a de la valeur. Du papier, du carton, du plastique et du métal surtout. Pour cet artiste, il s’agit d’offrir un peu de reconnaissance à ceux dont le rôle est essentiel.
Pour l’0artiste Nathi Nzima, »j’aime que mon travail ait un sens, donc quand je peux peindre et faire partie d’un projet comme celui-ci, c’est génial pour moi vous savez…. Parce que ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de faire des choses comme ça. »
C’est aussi une plateforme inhabituelle, un street art différent où l’œuvre n’est pas collée sur un mur, mais en perpétuel mouvement.
« C’est vraiment comme vous savez une façon très intelligente et aussi progressive de créer de l’art qui bouge » affirme Naledi Chai, une artiste sud-africaine.
Tamzi Botha alias Lim, la coordinatrice et artiste du centre communautaire d’art Shade ajoute que « j’ai l’impression que l’un des plus grands défis est simplement pour les résidents d’établir un contact visuel, comme beaucoup de problèmes à Johannesburg, pour construire une sorte de relation vous savez. Et donc je pense qu’en ce qui concerne les sacs qui sont pulvérisés, c’est juste une façon amusante de créer une sorte de dialogue. »
L’objectif du collectif d’artistes à l’origine du projet est également de rendre ces travailleurs anonymes reconnaissables. Johannesburg est une ville dure, où la rue n’est pas traditionnellement un lieu d’échange.
On estime à 6 000 le nombre de récupérateurs informels à Johannesburg. Indispensables et souvent anonymes. Mais de plus en plus reconnaissables grâce à leurs graffitis.
Africanews