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Changement de ton entre le géant américain et le pouvoir australien. Alors qu’en janvier Google menaçait de couper l’accès à son moteur de recherche, ce mardi, son PDG a lancé le projet Digital Future, qui prévoit 6 000 emplois directs d’ici cinq ans, en présence du Premier ministre.
C’est “le plus gros investissement jamais réalisé par Google” en Australie, souligne la BBC : le géant américain, qui menaçait il y a quelques mois de se désengager du pays pour cause de régulation abusive, a annoncé mardi 16 novembre depuis Sydney qu’il allait investir 1 milliard de dollars australiens (650 millions d’euros) sur cinq ans sur le continent. L’initiative Digital Future “donne un nouvel élan à l’ambition de Sydney de devenir la ‘Silicon Valley de l’hémisphère Sud’”, note le média public britannique.
Google prévoit de fonder “son premier centre de recherche australien”, d’augmenter la capacité du cloud du pays et de signer des partenariats, comme avec l’agence australienne de la recherche scientifique CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), détaille le Sydney Morning Herald. Le groupe annonce 6 000 créations d’emplois directs et 28 000 indirects.
L’Australie peut aider à mener la prochaine vague mondiale d’innovation en utilisant la technologie pour améliorer la vie, créer des emplois et faire avancer les choses.”
La coopération entre le géant américain et l’Australie a déjà commencé, a ajouté Mel Silva, directrice de Google Australie, dans le cadre des programmes d’intelligence artificielle d’analyse des images sous-marines d’étoiles de mer ou de la mise en place d’un espace pour le cloud à Melbourne.
Gage de confiance
Le Premier ministre, Scott Morrison, présent lui aussi, s’est félicité de ce qu’il voit comme “un gage de confiance dans la stratégie numérique de son gouvernement”, note le quotidien de Sydney. “Nous ne sommes pas naïfs face aux risques et aux défis”, a-t-il ajouté, rappelant que l’Australie “applique au monde numérique les mêmes règles que celles qui existent dans le monde réel”.
Impossible de ne pas y voir une allusion aux relations plutôt tendues, au début de l’année, avec les géants de la technologie. Le gouvernement s’était mis à dos Facebook et Google avec un projet de loi les obligeant “à payer les organes d’information pour le contenu publié sur leurs plateformes”, rappelle CNBC.
“Lors des auditions au Parlement en janvier”, Mel Silva avait “menacé de bloquer le moteur de recherche” dans le pays. Malgré tout, la loi (amendée) a fini par passer et “Google a mis sa menace en sourdine”. Les deux géants ont depuis “signé des accords de licence avec la plupart des plus grandes sociétés de médias australiennes”.