«Afin de préserver les acquis du Maroc en matière de gestion de la pandémie de la Covid-19 et pour faire face à la dégradation de la situation sanitaire dans certains pays du voisinage européen », Rabat a annoncé jeudi la suspension à partir de dimanche des vols réguliers à destination et en provenance de la France, alors que toute l’Europe fait face à une hausse des cas. Au lendemain de cette annonce du royaume marocain, la France a de son côté annoncé la suspension immédiate dès ce vendredi 26 novembre de tous les vols en provenance de sept pays d’Afrique australe.
Il s’agit de l’Afrique du Sud, le Lesotho, le Botswana, le Zimbabwe, la Mozambique, la Namibie et l’Eswatini. La Primature a pris cette mesure en raison de « la découverte d’un nouveau variant du coronavirus particulièrement préoccupant ». D’après le communiqué de Matignon la mesure est prise « pour une durée minimale de quarante-huit heures ». « Les personnes ayant voyagé au cours des quatorze derniers jours dans l’un de ces pays sont invitées à se signaler aux autorités et à réaliser dans les meilleurs délais un test de dépistage RT-PCR », a ajouté la note.
Un nombre « extrêmement élevé » de mutations
La France a pris cette mesure alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé vendredi au pays d’attendre encore quelques semaines avant de prendre quelque mesure que ce soit concernant les restrictions aux voyages, le temps de comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant B.1.1.529 qui présente un nombre « extrêmement élevé » de mutations. Selon des scientifiques d’Afrique du Sud ou le variant a été détecté, il a un « potentiel de propagation très rapide ».
Appliquer une approche scientifique
Alors que l’Union européenne sans attendre également l’OMS va se pencher ce jour sur les mesures de restriction de voyage en provenance de ces pays, d’autres pays en dehors de la France ont déjà pris la décision. Il s’agit entre autres de l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, Singapour et le Japon. « L’OMS recommande aux pays de continuer à appliquer une approche scientifique et fondée sur les risques lors de la mise en œuvre des mesures relatives aux voyages, conformément aux recommandations temporaires du comité d’urgence (…). A ce stade, encore une fois, la mise en œuvre de mesures de restrictions aux voyages est déconseillée », a tout de même déclaré vendredi Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS.