Invitée de l’émission Objection de la radio SudFm hier, dimanche 5 décembre, Penda Mbow a qualifié « d’impératif catégorique » la nécessité de rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’Exécutif entre le président de la République et son Premier ministre
Le Pr Penda Mbow plaide pour une stabilisation définitive du poste de Premier ministre dans la nomenclature institutionnelle nationale avec « des attributions très claires ». Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 5 décembre, l’ancienne ministre de la Culture qui dit avoir regretté la disparation du poste de Premier ministre est allée même plus loin en proposant un rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’Exécutif entre le président de la République et son Premier ministre.
Invitée de l’émission Objection de la radio SudFm hier, dimanche 5 décembre, Penda Mbow a qualifié « d’impératif catégorique » la nécessité de rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’Exécutif entre le président de la République et son Premier ministre. Interpellé par notre confère Baye Oumar Guèye sur le retour annoncé de ce poste par le chef de l’Etat après une suppression de plus deux ans, Pr Penda Mbow soulignant avoir regretté la disparation du poste de Premier ministre plaide pour une stabilisation définitive de ce poste. « J’ai toujours regretté la disparation du poste de Premier ministre parce que le président de la République ne peut pas ouvrir toutes les rencontres, toutes les cérémonies. Il faut qu’il soit suppléé par le Premier ministre qui est là, qui coordonne, qui recueille les avis et tranche si nécessaire », a d’emblée fait savoir la président du Mouvement citoyen avant d’insister. « Ce qu’il faut, c’est stabiliser définitivement ce poste de Premier ministre. Autrement dit, qu’on n’y touche plus au gré des intérêts ou sentiments des uns et des autres. Il faut absolument que le poste de Premier ministre demeure dans la nomenclature institutionnelle nationale avec des attributions très claires ».
Auparavant, s’exprimant sur le climat politique du fait de l’absence de dialogue entre les acteurs politiques, l’ancienne ministre de la Culture a pointé du doigt l’Assemblée nationale qui devrait, selon elle, « être le premier espace de discussion et de débat sur le plan politique national mais aujourd’hui caractérisée par une faible représentation de l’opposition.».
Poursuivant son explication, la professeure d’histoire a également déploré la faiblesse de la démocratie sénégalaise du fait de l’absence de la bataille d’idées qui caractérisait les premiers hommes politiques au Sénégal. « Les hommes politiques sénégalais ne font même plus de proposition. A part le député Mamadou Lamine Diallo qui, très souvent, pose des questions au gouvernement sur des problématiques, les autres, on ne les entend pas», a-t-elle souligné.
Poursuivant son propos, elle fait ainsi remarquer que cette façon de faire de la politique est différente de ce que faisaient les premiers hommes politiques qui, selon elle, « se retrouvaient autour d’un idéal : l’indépendance du Sénégal, la Constitution et ce n’était pas des gens forcément apparentés ou qui étaient dans la même classe d’âge ou encore qui se retrouvaient dans la même école ». « Au fur et à mesure que nous avançons, on se rend compte que ceux qui structurent la vie politique se fondent essentiellement sur des relations affectives plus que sur des relations politiques et un débat d’idées. Et ça, je crois que c’est l’une des grosses faiblesses de notre démocratie », a laissé entendre Mme Penda Mbow pour qui «nous devons nous battre pour retrouver ce cadre d’entente. Quand on s’engage en politique, c’est sur la base d’un idéal ».