RAPPEL LA VIOLENCE !

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Cette contribution a été publiée dans notre magazine A4 PERSPECTIVES du mois de juillet 2017, suite aux violences survenues lors d’un match de football. Entre-temps, les deux équipes se sont pardonnées même si elles n’oublient pas. Toujours est-il que la violence a demeuré encore plus aigüe que jamaisdans notre paysEntre les tueries,  les agressions, les sorties verbales et ce qui s’est passé au mois de mars dernier, le Sénégal vacille et on si n’y prend garde…Et en cette période électorale (locales),  la violence refait surface et de plus belle. C’est pourquoi, nous publions in-extenso cet article en espérant qu’il servira peut-être à quelque chose. Ce pays a plutôt besoin de sécuritéOn aura, au moins, joué notre partition. 

A bon entendeur…

VIOLENCE! QUAND TU NOUS TIENS…

Un simple match de football, une finale de coupe de la Ligue : score 8 morts et une centaine de blessés. Horrible, macabre, triste à mourir : telle est la fin de ce qui devrait être une fête pour la jeunesse sénégalaise et pour le Sénégal tout court qui se croit le chantre de la civilisation et que l’enfer, c’est pour les autres. Il ne se passe plus un mois sans qu’il n’y ait de catastrophe au Sénégal et nous avons tendance à tout mettre sous le dos du bon Dieu « ndogalouYallah » alors que tout est  dû au laxisme dont nous faisons preuve, pour ne pas indexer la grosse indiscipline qui nous caractérise à tous les niveauxallant à la fois de haut en bas et de bas en haut comme dans une orchestration. Cette indiscipline à outrance engendre une violence inouïe de plus en plus grandissante et devenue en l’espèce, la cause de plusieurs morts ou maux, freinant du coup notre essor économique donc notre émergence.

La violence s’installe partout au grand dam des paisibles citoyens

La négligence et la bêtise humaine sont comme érigées en mode vie chez l’homo-sénégalensis engendrant ainsi une violence grandissante de jour en jour avec son lot de morts et de désolation. Juste pour dire que le Sénégalais devient de plus en plus violent. Le Sénégalais agresse ou tue pour rien, « rien » signifiant sans foi ni loi et simplement à la recherche de la gloire mal arriméePour de l’argent ou autres besoins matériels bassement terrestres, les gens sont prêts à tout et à tous les sacrifices pour atteindre leur objectif. Ainsi se manifeste la violence sous toutes les formes et particulièrement morale, physique, intellectuelle, financière, verbale etc. et crée de surcroît une psychose dans la populationdéséquilibrant ainsi l’équilibre social.

Pour en revenir au match de foot de ce sinistre 15 juillet, les défaillances sont nombreuses et les responsabilités  partagées. Loin de nous l’idée de les situer mais il faudrait que toute la lumière soit faite et que les responsables à tous les niveaux soient châtiés à leur juste mesure. On a pour habitude de mener des enquêtes pour des résultats mineurs parfois destinés aux oubliettes après  que des gorges profondes se soient levées avec beaucoup de trémolo dans la voix pour fustiger la conduite des uns et des autres. Pour dire que les enquêtes ne sont pas ce qu’elles devraient être ou sont parfois mal orientées… Qui se rappelle encore que sont devenues les enquêtes sur la Sonacos, le Joola, l’incendie de la Médina avec la mort de plusieurs enfants talibés et tout récemment le grave incendie de Médina Gounass et la noyade de Bettenty en passant par les nombreux effondrements d’immeubleset autres accidents de la circulationLes images de cette finale de triste mémoire passées en boucle dans les TV locales reprises par les TV étrangères sont particulièrement choquantes et font la honte de note pays autant que les fuites et tricheries lors des examens du BAC et du BFEM. Le pays en est très meurtri et n’a pas encore fait son deuil des 8 morts du stade Demba Diop que déjà surgissent les violences de la campagne électorale pour les législatives.

Il ne s’agit plus de beaucoup parler pour rien. Il faut agir pour éradiquer ou à défaut juguler ce phénomène de la violence. Avec la campagne électorale pour les législatives, on assiste à toutes formes de violences avec  des armes allant du simple caillou à l’arme à feu en passant par les armes blanches. Et c’est comme tout semble normal pendant que le pays est menacé alors que les politiciens qui animent cette campagne représentent une infime minorité mais tiennent tout le pays en otage et pour des intérêts crypto-personnels sans faire attention à la misère des populations pour à la limite, proposer des projets progressistes de changement profond dont le pays a besoin. Les électeurs de manière générale ne sont pas encartés dans les partis politiques mais ils subissent les méfaits du comportement maléfique des politiciens. Les plus conséquents des citoyens préfèrent se taire et ne pas suivre les politiciens invétérés dans leurs élucubrations quotidiennes. Aujourd’hui la violence dans le sport est d’actualité parce qu’il y a mort d’hommes mais elle n’est rien par rapport à la violence récurrente de tous les jours, surtout celle-là morale que font subir les présumés nantis aux démunis qui se croient à la limite, investis de la violence physique. Quand des politiciens, au lieu de se battre par arguments et idées interposés, utilisent les dits « gros bras » qui se tapent dessus comme des malpropres. Ces « idiots utiles » s’extirpent en échange de quelques subsides oubliant au passage les valeurs et vertus de deux grandes religions révélées que nous pratiquons dans notre majorité et de ce que nous ont légués les grands érudits de chez nous. Ceux qui s’entretuent seront vite oubliés, juste le temps que la poussière sdissipe pendant que leurs mandants iront plastronner dans les hautes sphères de l’Etat après avoir fini d’envoyer leurs enfants et familles hors de toutes les turbulences et vicissitudes de la vie. Ces nervis à la solde de certains politiciens manquent de référentiel et de références parce que mal formés. Des politiciens profitent allégrement d’une certaine jeunesse laissée à l’abandon qui n’a d’autre espoir que d’enfreindre les règles qui régissent la société pour exister, s’ils n’empruntent pas les pirogues dites de l’enfer sur terre par instinct de survie. C’est encore là que les parents et l’Etat sont grandement responsables pour n’avoir pas donné à cette jeunesse l’éducation qui sied. On parle beaucoup du chômage des jeunes mais il aurait fallu que ces jeunes soient mieux formés pour prétendre à quelque chose. 

Nous vivons dans un monde bouleversé par un changement profond et de ce fait il faudrait juste nous y adapter pour ne pas être les derniers de la classe, déjà que des pays asiatiques qui étaient au mêmniveau de développement au moment des indépendances nous ont largement dépassés jusqu’à nous venir en aide. Il y a donc mieux à faire que de s’épuiser en querelles individuelles et stérilescompagnes de toutes les formes de violence. Les conflits d’intérêts ne devraient guère nous aveugler au point de préférer ou de favoriser les règlements de compte ou la barbarie dans l’insouciance et l’inconscience. Que vaut aujourd’hui une coupe de la Ligue devant ces 8 morts et la centaine de blessés ? Que vaut une élection à la députation s’il faut marcher sur des cadavres ou verser le sang d’un compatriote ? Des familles sont divisées, des voisins se regardent en chien de faïence pour un élu qui ne souviendra peut-être plus de rien dès que toute cette clameur s’estompera oubliant au passage qu’il y a un décret divin. C’est Dieu seul qui donne. Evidemment, il n’est pas recommandé de rester les bras croisés, il faut se bouger dans le bon sens, sans occulter qu’au finish, il n’y a que LUI pour donner ou reprendre. 

La perfection n’est pas de ce monde, les idées sortent de part et d’autre  et c’est ce qui fait la différence entre nous et qui devrait être le socle de notre démocratie, d’une démocratie moderne à la hauteur du trésor de créativité qui dort en chaque Sénégalais mais qui est mal exploité pour ne pas dire exploité à des fins purement mercantiles (door marteau) entrainant en conséquence cette recherche frénétique du bien matériel et sans aucune espèce de moralité. Des hommes intelligents devraient pouvoir s’entendre sur l’essentiel malgré leur divergence ou leur prétention de gagner quel que soit la compétition électorale ou sportive.

Il faut mettre l’accent sur l’éducation pour juguler cette recrudescence de la violence

Il est encore temps de remédier à cette violence galopante dans la cité. Des formules existent et sont en chacun de nous pour peu qu’on veuille prendre le taureau par les cornes. Le début de solution, c’est une introspection d’abord individuelle puis collective sans oublier l’inculcation à outrance de la discipline qui passe par les écoles et les daaras. Il faut commencer l’éducation à la maison et continuer avec l’instruction et la formation dans les écoles. Danton a dit que « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple »Cest de par l’éducation que les peuples se réalisent avec une accentuation de l’instruction civique à forte de nos valeurs ancestrales fondées dans le « joom le mugnet le kersa ». SI c’est dans le domaine du sport, il faut apprendre aux pratiquants et dès le bas âge le fair-play ; que le sport est fait pour rassembler malgré le fait de vouloir gagner. La violence devient l’arme des faibles mentalement et des partisans du moindre effort tels que les agresseurs qui attendent que d’honnêtes gens travaillent pour tenter de les délester de leur bien. Cette violence est tellement ancrée en nous que les agresseurs sont parfois à leur tour molestés dès qu’ils sont pris la main dans le sac. Le chômage et la pauvreté ne doivent pas servir de prétexte pour se livrer à des agressions. Il appartient à tout le monde de condamner la violence sous toutes ses formes. L’Etat doit être plus regardant dans la délivrance des permis de port ou de détention d’arme ; la dégaine est trop facile et les résultats catastrophiques. La violence est dans les maisons (conjugale, pédophilie, viol, mariages précoces, mendicité des enfants), dans le sport (football, basketball, lutte), à l’école et universités (grèvesincessantes, bagarre, drogue, alcool), dans la politique (échanges verbaux très acerbes, bagarres, usage d’armes, mensonges généralisés), dans les télévisions (films, clips, débats), les radios (autres émissions interactives), dans les bureaux (corruption, concussion), dans les quartiers (exhibition ostentatoire de biens parfois mal acquis), dans les forces de l’ordre( tortures, massacres, lâchages aisés de bombes lacrymogènes), dans la circulation, dans la rue, dans les marchés, dans internet (ce mal nécessaire), dans l’Assemblée Nationale (vociférations, insultes, bagarres, indiscipline caractérisée) et aujourd’hui courue avec autant d’envie; elle est partout -et la liste n’est pas exhaustive-avec son cortège de malheurs et de catastrophes. En somme, les Sénégalais devraient prendre en charge et de manière globale leur éducation et en priorité s’engager dans une vraie politique de prise de l’avenir de la jeunesse. Nelson Mandela nous apprenait que « L’accès à la culture est un enjeu politique car l’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde » et il est important de prendre exemple sur les Chinois qui ont axé leur développement sur les deux leviers que sont l’éducation et la santé. Dans le sport les ASC doivent mettre l’accent sur la culture pour former leurs sociétaires et les autorités académiques doivent valoriser l’instruction civique à l’école avec un coefficient élevé dans les évaluations. Alpha Condé, le président de la Guinée rappelait que « 75*/* de la population africaine a moins de 25 ans, cela peut-être un atout ou une bombe à retardement » Faisons en sorte que notre jeunesse soit un atout. Oui, il est encore temps de réformer les mentalités dans ce pays –ce n’est pas évident- mais commençons par se regarder chacun dans le miroir pour ensuite se faire face et se dire des vérités. Un sage aurait dit que « la vérité serait bonne à dire si on la disait tous ensemble ». Arrêtons le «masla », cet esprit qui veut qu’on ferme les yeux sur les incivilités, qu’on protège les transgresseurs, les tricheurs et les fraudeursqu’on taise l’inadmissible. La violence doit être éradiquée par l’éducation et la sensibilisation. Que la violence soit sévèrement punie pour ne pas dire que les auteurs  soient réprimés à la mesure de leurs actes. Le Sénégal aujourd’hui a plutôt besoin d’hommes politiques qui prennent en charge les préoccupations vitales des populations et non des politiciens qui sont en quête de prébendes et de sinécures. Il faut juste mettre en place les bonnes conditions de l’application de la loi et écarter les interventions des guides religieux et autres politiciens à chaque fois que des violents sont rattrapés par la loi. C’est aujourd’hui et maintenant que les guides religieux musulmans et chrétiens doivent lever la voix pour calmer le jeu et ne pas attendre que la pirogue tangue. Le mal est vite arrivé et ça peut aller dans tous les sensPensons à demain et revenons à nos fondamentaux en soignant nos crises de valeur pour léguer à nos enfants un pays sécurisé. L’ancien président de la Côte-d’Ivoire Félix Houphouët Boigny disait que « La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement » et il navait pas tort si on voit et revoit tout ce qui se passe autour de nous (suivez notre regard). Nous vivons dans un monde contingent et devons penser à laisser la meilleure image à la postérité. Cessons de croire que l’enfer, c’est pour les autres parce que simplement de grands érudits sont nés et enterrés ici. Nous nous foutons le doigt dans l’œil et jusqu’à l’occipital. Réveillons nous !!!

Au prochain match, cette fois électoralet pour quel score ???

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