Il était connu en France pour avoir dessiné des bâtiments et des quartiers monumentaux… L’architecte espagnol Ricardo Bofill est mort ce 14 janvier de complications liées au Covid-19, il avait 82 ans. Retour sur un parcours parfois contesté, nourri d’imaginations.
Auteur de centaines de réalisations dans le monde, il appartenait au cercle fermé de ceux qu’on appelle les « starchitectes », ces architectes médiatiques connus du grand public. L’architecte espagnol Ricardo Bofill est mort ce 14 janvier 2022, il avait 82 ans.
En France, son nom est associé à des lieux qui détonnent et étonnent toujours 40 ans après, comme le quartier Antigone à Montpellier, les arcades du lac à Saint-Quentin-en-Yvelines, les places de Catalogne et de Séoul à Paris, et le plus connu sans doute, les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand… L’émission « L’Esprit des lieux » se rendait justement il y a quelques jours dans cet espace « rétro-futuriste » qui marquait et marque encore ses habitants.
Tous ces sites datent des années 1980, l’époque où Ricardo Bofill enchaîne les projets. Un brin mégalo – il l’a reconnu après – et inspiré par sa culture latine où les gens vivent dans la rue, il veut révolutionner les HLM : rompre avec la monotonie des barres et des cités-dortoirs, apporter de la vie et de la beauté dans ces quartiers.
Son projet est politique, et il se dit architecte de gauche. Né en 1939 à Barcelone, Ricardo Bofill est renvoyé de son école d’architecture pour anti-franquisme mais crée son atelier. Rapidement, il associe le béton à des références antiques : des colonnes, des statues, des corniches, des moulures, etc. Si ses projets étaient des utopies urbaines, ils n’ont pas réussi à inspirer d’autres architectes, regrettait-il. Après eux, on a continué de construire des barres…
Ses œuvres, qui font travailler l’imaginaire, ont servi de décor pour des films : Brazil en 1985 et Hunger Games en 2014.