Elle a confirmé qu’elle accepterait de figurer dans un rendez-vous mettant aux prises l’ensemble des prétendants à la présidentielle mais quant à un échange singulier avec le candidat d’extrême droite, c’est non. Ce mercredi, lors d’un déplacement dans les Hautes-Alpes, Christiane Taubira a clarifié sa position et exclu de débattre en tête-à-tête avec Éric Zemmour.
Christiane Taubira s’est rendue ce mercredi dans les Hautes-Alpes, à Briançon puis à Montgenèvre, commune limitrophe de l’Italie, dans le cadre d’un déplacement consacré à l’immigration. Un des nombreux sujets qui l’opposent en tout et pour tout à Éric Zemmour, son rival d’extrême droite à la présidentielle. Et la candidate à la Primaire populaire a justement profité de la présence de la presse autour de ce séjour alpin pour mettre les points sur les i. Non, elle ne compte pas débattre avec Éric Zemmour, du moins pas en-dehors d’un débat convoquant l’ensemble des prétendants à l’Elysée.
« M. Zemmour ne m’intéresse pas », a-t-elle lancé sans ambages aux micros, avant d’enchaîner: « Je ne suis pas thérapeute ».
Christiane Taubira dénonce une « campagne de haine »
Qu’on se le dise en effet : Éric Zemmour n' »intéresse » décidément pas l’ex-Garde des Sceaux. « Il ne m’intéresse pas ! Avec majuscule, avec minuscule, avec virgule, avec points de suspension, il ne m’intéresse pas… », a-t-elle renchéri. Un manque d’intérêt qui explique qu’elle ne « cherche pas un débat » avec lui.
N’hésitant pas à donner un tour psychiatrique au discours de l’ex-chroniqueur conservateur devenu l’égérie électorale de la droite dure et de l’extrême droite, Christiane Taubira a poursuivi: « Je ne suis pas thérapeute. Je ne guéris pas les gens qui viennent publiquement expliquer leurs angoisses, leurs pathologies et leurs déchirements internes. Je n’ai pas de compétences pour ça. »
« M. Zemmour fait une campagne de haine, c’est son affaire », a-t-elle encore asséné.
Pour autant, lorsque sonnera l’heure des grands débats de la campagne officielle, brassant tous les candidats à la présidentielle sur un même plateau, elle ne se défilera pas, garantit-elle: « Si le service public, par exemple, organisait des débats avec l’ensemble des candidats concernés, je participerais à ces débats. »
Un feuilleton né il y a deux jours
Le feuilleton semble donc clos. Il était né deux jours plus tôt dans le studio de l’émission C à Vous diffusée par France 5 lundi. Alors que la journaliste Anne-Elisabeth Lemoine avançait qu’elle refuserait d’emblée de débattre avec Éric Zemmour, Christiane Taubira a rétorqué: « Je n’ai jamais dit que je n’acceptais pas de débattre avec Eric Zemmour. »
« Sans joie »
Elle a ensuite développé sa position, bien que d’une manière, peut-être, un peu tortueuse:
« Je pense qu’en démocratie, on devrait réhabiliter un certain nombre de choses. Il faut un socle commun pour débattre. (…) Ces personnes-là sont aujourd’hui sur tous les plateaux, installées dans le paysage politique. (…) La République nous dit : ‘Nous sommes différents mais nous avons un destin commun’. Il faut un minimum ! Et la démocratie nous dit quoi ? Il y a des règles, des institutions et il faut les respecter ».
« Tout ça a été dilué, les uns et les autres peuvent venir s’exprimer même si dans leurs pratiques et propos ils n’adhèrent pas à ce minimum », a-t-elle déclaré, ajoutant à regret: « Bon, s’il faut débattre, je débattrais mais sans joie ».
Espoir déçu pour Éric Zemmour
Se fondant sur un tweet de Valeurs Actuelles, tranchant quelque peu dans le vif de cette séquence, Éric Zemmour a alors paru tout prêt à saisir l’opportunité, postant lui-même: « C’est quand vous voulez madame Taubira ».
Une publication destinée à rester lettre morte visiblement.