AL HAMDOU LILLAH
AL HAMDOU LILLAH
AL HAMDOU LILLAH,
Le Sénégal a, enfin, gagné une coupe d’Afrique, après plus de 60 ans de quête effrénée mais malheureusement sans résultat probant.
Le Sénégal l’a fait, cette année au Cameroun et devant l’Égypte, les deux pays ayant capitalisé 11 titres de champion d’Afrique. Cela a une grande signification en ce sens que les Lions sont allés puiser au plus profond d’eux-mêmes pour un tel sacre malgré les anicroches dus à la covid-19 et une préparation un peu escamotée par ce fait.
Et pourtant… Que n’ont-ils pas entendu ou subi, les joueurs, leur entraîneur et dirigeants ou fédéraux. Des oiseaux de mauvais augure ont écumé les plateaux TV et radio, encore et encore, pour débiter des méchancetés à l’encontre du coach Aliou Cissé soit-disant faire des critiques positives. D’aucuns avaient des attitudes déstabilisantes, croyant que le football a commencé au Sénégal en 2002 ou 1986 alors que le Sénégal a vu passer de grands talents qu’on ne pourrait citer, au risque d’en oublier tellement ils sont nombreux. Heureusement que Aliou savait où il allait et a, avec méthode, réalisé son chantier et rêve de donner au Sénégal son premier trophée de CAN. Il a su forger une forte mentalité à son équipe qui aurait perdu avant, dans les mêmes circonstances, un match au couperet. Bravo Coach, tu en as rabattu le caquet à certains énergumènes.
Évidemment, l’heure n’est pas aux rancœurs ou revanches mais plutôt à la fête et célébration. Et c’est le lieu de rendre hommage à mon maître Yatma Diop (il m’a enseigné à l’école de Boucotte Est à Ziguinchor avec l’autre international de l’époque Omar Gueye Samb), lui qui a très tôt compris que cette année était la bonne pour le Sénégal parce qu’une victoire se construit sur trois campagnes. Yatma l’a dit sur une TV de la place mais c’est, comme si ça n’avait pas retenu l’attention. En effet, Aliou est allé crescendo depuis sa 1ère campagne, allant de l’élimination en ¼ de finale à la victoire finale, en passant par une finale perdue de la plus bizarre des manières devant l’Algérie. Cette équipe d’aujourd’hui a gagné en maturité, expérience, état d’esprit, résilience ; elle a juste grandi avec son entraîneur. A titre d’exemple : les trois 3 joueurs ayant subi de violents chocs pendant un match (Mané, Kouyaté et Nampalys) seraient définitivement sortis s’ils étaient en club ou sur un simple match de qualification mais là, ils se sont relevés dès qu’ils ont senti un soupçon de remplacement pour montrer leur patriotisme débordant. C’était un signe précurseur d’un Sénégal qui va gagner parce qu’il avait juste un parcours de champion et il fallait y croire. Malgré une entame un peu poussive et pas trop bien réussie, en terme de jeu, les gosses y ont cru et ont gagné en montant en puissance à partir des matchs à élimination directe. Les lions ont gagné et avec eux tout le peuple Sénégalais. On ne retiendra que le nom du vainqueur et pas celui qui a mieux roulé le ballon. Au total, c’est tant pis pour ceux qui semblaient critiquer alors qu’ils cherchaient à détruire en créant un lobby pour un éventuel changement de coach. Seule la victoire est belle : Aliou Cissé, les joueurs, dirigeants et ceux qui ont misé ont gagné. L’équipe nationale a quand-même été mise dans les meilleures conditions de réussite et elle a aussi rendu un vibrant hommage à nos illustres disparus dans le sport qui d’en-haut ont salué cette victoire du Sénégal. L’accueil réservé à nos ambassadeurs et soldats du football à été à la dimension de leur exploit, comme quoi, il faut une réserve à tout pour prendre du recul et analyser froidement et sereinement les résultats des différentes campagnes au lieu de faire tout un tapage aux fins d’écarter pour qu’un autre s’y mette pendant que ces changements intempestifs ne règlent rien. On construit dans la durabilité et le résultat est là. C’est pourquoi, nous invitons à une relecture posée et sereine de nos écrits d’avril 2017 dans A4 PERSPECTIVES No 4, aux lendemains de la coupe d’Afrique de 2017, après notre élimination en ¼ de finale, aux tirs buts par le Cameroun. Ce même Sadio Mané (peut-on ne pas aimer ce garçon pour tout ce qu’il fait dans le football, le social et la vie tout court) avait raté son tir au but, a aujourd’hui marqué et de belle manière, celui qui a donné le graal au Sénégal. Les supporters avaient raison de demander à l’EN de ne pas se décourager quand ils l’accueillaient après la finale perdue de 2019. Seul le travail paye , Aliou et ses gosses ont travaillé, et très dur, pour y arriver. Ces mêmes supporters ont montré, à l’accueil de leurs héros, un amour viscéral tout le long du trajet menant de l’aéroport au palais présidentiel. Du jamais vu au Sénégal !
Aujourd’hui, tout le monde chante Aliou Cissé et les joueurs mais pourvu que ça dure et pour des lendemains meilleurs.
Dans toutes choses, il faut penser à demain. Le Sénégal sait se retrouver pendant les grands moments de célébration et dans l’essentiel même si après, on retournera à nos problèmes domestiques, comme par exemple à l’accueil des lions où pouvoir et opposition se sont retrouvés en parfaite communion pour célébrer l’excellence. Il faut nécessairement savoir raison garder. Ceci n’est qu’un rappel. Pensons à demain et demain c’est 2023 en Côte-D’Ivoire et avant tout, la dernière confrontation avec l’Égypte encore au mois de mars pour une qualification à la coupe de monde de Qatar. Au boulot les enfants!
Nous ne sommes pas des visionnaires, loin de là mais il y avait quelque chose de prémonitoire dans nos écrits de l’après CAN 2017 que nous invitons à lire et que nous publions in extenso.
Bonne lecture !
ABC
A4 PERSPECTIVES
