Le premier épisode de la série-documentaire sur Kanye West, dévoilé mercredi 16 février sur Netflix, retrace le long cheminement du rappeur vers la notorité, sa détermination et son lien fusionnel avec sa mère, Donda.
On a tendance à l’oublier, au vu son actualité récente, mais Kanye West n’a pas toujours été un sempiternel trublion. Avant de se brouiller avec Pete Davidson et Kid Cudi, de se présenter à l’élection présidentielle américaine ou d’interrompre Taylor Swift sur la scène des Grammy, il était un producteur et rappeur en herbe dans le Chicago des années 1990, avec un talent et un potentiel en devenir.
Comment le petit producteur de Chicago est-il devenu l’une des rappeurs numéro 1? C’est la question à laquelle essaye de répondre Jeen-yuhs (prononcez « Genius »), série-documentaire réalisée par Clarence « Coodie » Simmons et Chike Ozah, qui retrace le cheminement de Kanye West vers le succès.
À l’instar de Clément Cotentin qui a filmé pendant plusieurs années l’ascension de son frère Orelsan, Coodie a suivi Kanye West de 2001 à aujourd’hui et livre un premier épisode, intitulé « Act I: Vision« , plus intime que jamais.
Seul contre tous
« Every great story begins with a vision », peut-on lire en introduction du documentaire. Celle de Kanye West débute en 2002 lorsque le regard visionnaire de Coodie, à l’époque présentateur télé, se pose sur le rappeur.
Loin d’imaginer le succès qui l’attend, le jeune Kanye quitte son Chicago natal pour New-York où il travaille dans la production musicale. S’il parvient à se dessiner une réputation montante en produisant cinq titres de l’album majeur de Jay-Z The Blueprint , Kanye West rêve de plus: sortir son propre projet en tant que rappeur.
Mais la route vers le succès est longue et parsemée d’embûches. Dans une industrie du rap US des années 2000, qui voit des artistes tels que DMX sur le devant de la scène, pas de place pour un producteur-rappeur. Aucune maison de disques ne veut de lui, pas même celle de Jay-Z, Roc-A-Fella Records, où il tente en vain de se faire une place.
Terriblement sûr de lui
Persuadé qu’il a le potentiel pour finir au sommet, Kanye ne baisse pas les bras. Personne ne croit en son projet? Il le fera seul. Dans son appartement à New-York, celui qui répète déjà très sérieusement son discours de remerciement aux Grammys, travaille sans relâche sur son premier album: The College Dropout. On l’observe composer et écrire des morceaux qui, il ne le sait pas encore, deviendront des tubes planétaires.
Terriblement sûr de lui, Kanye West remue ciel et terre pour promouvoir son talent de rappeur. Son objectif: participer à You Heart It First de MTV, émission qui met en avant des artistes émergents. Un palier qu’il franchira notamment grâce aux images filmées par Coodie, qui nourrisent son portrait dans le programme.
Persévérant, battant et plus que jamais déterminé, c’est en août 2002 que Kanye West va recevoir le coup de fil dont il a toujours rêvé. À l’autre bout du fil, Dame Dash de Roc-A-Fella Records lui propose (enfin) un contrat officiel.
Une relation fusionnelle avec sa mère, Donda
Dans ses moments de doute, Kanye West n’hésite pas à revenir puisser de l’inspiration dans sa ville natale, Chicago. Ces excursions revitalisantes, bien évidemment filmées par Coodie, donnent lieu aux passages les plus touchants du documentaire. Critiqué à son retour par ses amis d’enfance, Kanye West trouve du réconfort auprès de sa mère, Donda – disparue en 2017 et à qui Kanye a dédié son dernier album, sorti en 2021.
À voir cette femme, solaire et pétillante on comprend mieux d’où vient la confiance en lui du rappeur. Fière de son fils, qu’elle a élevé seule, Donda West est sa première fan. « Tu fais des morceaux comme Michael Jordan tire des lancers francs. Ça va valloir des millions », assure-t-elle. Pour autant, elle reste lucide: « Fais attention, crois en toi mais garde la tête sur les épaules », conseille-t-elle. Un message d’espoir sur lequel s’achève l’Acte 1 de Jeen-yuhs.
Pour les curieux qui souhaitent déjà voir la suite, il faudra être patient. Le deuxième épisode sera disponible sur Netflix le 23 février, puis le volet final, qui clôturera la série-documentaire sortira le 2 mars.