soutiendra Emmanuel Macron à la présidentielle, annonce dans un entretien au Journal du Dimanche l’ancien ministre de gauche, disant son espoir que le président sortant puisse « redresser le pays et redonner un sens à la politique » lors d’un second mandat.
« La gauche a perdu ses repères idéologiques. Aucun candidat ne représente cette gauche enracinée dans le terreau des Lumières, qui prétendait donner la maîtrise de son destin à chacun, individuellement et collectivement », déplore Jean-Pierre Chevènement, 82 ans, qui fut ministre de l’Éducation nationale puis de la Défense sous François Mitterrand, et ministre de l’Intérieur du gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin dans les années 90.
« Quel choix peut donc faire un électeur de gauche? »
« Mélenchon a un certain talent, mais un problème avec la République. La VIe République dont il rêve ne serait qu’un retour au régime d’assemblée… », poursuit-il: « Quant aux autres, ils sont restés dans le sillage du social-libéralisme. Quel choix peut donc faire un électeur de gauche entre ces reliques? Beaucoup préféreront, je crois, cet alliage entre la tradition du progrès social et la culture de l’État, auquel tend Emmanuel Macron ».
À ses yeux, « le macronisme n’existe pas. Il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide. ».
Invité à dessiner l’avenir de la France, ce souverainiste de gauche interroge: « Va-t-on assister à une radicalisation, avec une coalition de la droite et de l’extrême droite? Est-ce que la droite revenant aux affaires va réinstaller le système de l »essuie-glace’: on se débarrasse des sortants en faisant revenir les autres? Ou bien est-ce qu’Emmanuel Macron va pouvoir, à travers un second quinquennat, redresser le pays et redonner un sens à la politique? »