[8 mars] Profil – Geneviève : Dans la « bulle » de l’artiste Kama Sandock

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Elle vit dans sa bulle, entourée de ses poupées et de ses reproductions. Avec une humeur joviale, Geneviève Kama Sandock réalise des choses avec ses mains. La célébration de la journée de la femme a servi de prétexte pour qu’elle nous ouvre les portes de sa bulle.

« Je ne crée rien, parce que tout existe. J’essaie juste de donner forme à tout ce qui me passe par la tête et entre les mains. Il m’arrive de faire un cauchemar et de le reproduire avec des objets. L’artiste c’est Dieu. Je me base sur ce qu’il me montre. Quand je regarde les arbres, la nature, tout ce qu’il a créé, on peut reproduire toutes ces choses. Mais créer ou être artiste, non. Je ne dirais pas que je suis artiste, mais je fais des choses. Quand j’ai une idée, je la transcris sur de la matière. Mais je ne suis pas artiste », explique-t-elle d’emblée.

Elle ajoute : « Dès fois, j’enlevais une chose, je mettais des clous. Je faisais des tas de choses que j’accrochais. J’ai eu mes premiers grands coups de cœur à la garderie, en découvrant les dessins animés. Au collège, j’aimais aller au village artisanal de Diourbel. J’y voyais des sculpteurs, des fondeurs, des gens qui travaillaient le métal. Quand on grandit dans ce milieu, ça développe la créativité ».

Geneviève Penda Kama est talentueuse et pleine de créativité, appelée affectueusement ‘’Kama Sandock’’ par ses proches, chez cette jeune femme, tout est une question de passion. Elle a commencé par des décorations d’intérieur, dont sa propre chambre.

Attirée et fascinée par le monde de l’art, dès son jeune âge, elle faisait des collages sur les murs de sa chambre, sur les portes de l’armoire. Sa fascination à reproduire des choses, elle l’a développée depuis la maternelle. L’école n’étant pas son dada, elle refuse de poursuivre ses études. Elle quitte ainsi les bancs en classe de 4e, à une année du Bfem. Elle fait une formation en secrétariat-bureautique mais ça ne la branche toujours pas. Elle arrête d’aller en classe avant la fin de sa formation.

‘’J’ai arrêté les études parce que je ne me sentais plus à l’aise à l’école. Je ne voulais plus apprendre mes leçons. Par contre, quand j’étais entourée de mes poupées, des choses que je réalisais, je me retrouvais, c’était mon univers, ma bulle’’, se rappelle-t-elle dans un fou rire. Sa bulle est une chambre pleine de poupées de tout genre. Cette jeune femme joue encore à ce jeu. Bizarre, mais son univers, elle s’y retrouve.

Elle travaillera dans une structure de gardiennage comme secrétaire de direction. Ça marchait très bien pour elle.

Geneviève se rappelle : « Mon patron était très satisfait de mon travail. Seulement, ce n’était pas ce que je voulais faire. Donc, j’ai démissionné et je suis partie‘’. Pour ne pas tourner en rond ou refaire les mêmes erreurs, elle réfléchit longuement à ce qu’elle voudrait faire avant d’entreprendre quoi que ce soit. Sa décision prise, elle commence à s’investir dans ses créations. ‘’J’ai commencé à faire des luminaires, des objets décoratifs, des masques, tout ce qui est élément de décoration ou qui a tendance à tirer vers l’art contemporain. Plus je m’y mets, plus je fais des recherches, mieux j’arrive à développer des idées’’, affirme-t-elle.

Geneviève n’a fréquenté aucune école d’art. Autodidacte, elle révèle : ‘’Mon école était la rue, le village artisanal et le centre culturel de Diourbel. J’y allais pour me balader, je n’ai jamais travaillé là-bas. Je n’ai pas fait d’école d’art, je suis autodidacte ».

Atypique, Kama Sandock n’a pas d’idole, ni de référence, ni inspirateur dans ce milieu dans lequel elle évolue depuis sa tendre enfance. Avec son allure de garçon manqué, Kama Sandock travaille dans son atelier à Saly. Très simple, elle ne s’encombre pas de fioritures, tels que des perruques, de faux ongles ou cils, encore moins de talons aiguilles. ‘’Je m’habille selon mes humeurs. Je peux me réveiller et attraper un tee-shirt orange par-ci, un pantalon rouge, vert, par-là. C’est selon. Cela fait 15 ans que je ne me suis pas tressée. Je ne verse jamais dans l’excessif’’, raconte Kama Sandock.

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