Présidentielle 2022 en France : les candidats confrontent leurs idées, sans échange direct

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Huit des douze prétendants à l’Elysée, dont Emmanuel Macron, ont participé, lundi soir sur TF1, à la première grande soirée électorale télévisée, au cours d’une émission où ils n’ont jamais pu se croiser ou débattre entre eux.

A 26 jours du premier tour de l’élection présidentielle, huit des douze candidats, dont Emmanuel Macron, ont exposé leur projet, lundi 14 mars soir sur TF1, les uns après les autres, pour la première grande soirée électorale, largement consacrée à la guerre en Ukraine.

Relations avec Vladimir Poutine, place de l’Europe, énergie et carburants, pouvoir d’achat, retraites : à tour de rôle, les huit prétendants à l’Elysée ont égrené, dans une atmosphère policée, leurs propositions pour faire face à la crise actuelle, dans un format où les candidats ne se sont jamais croisés, ni ont échangé directement.

Les adversaires de M. Macron, qui avait au préalable imposé ses conditions à la chaîne TFI en refusant un débat à huit, au grand dam de ses opposants, en ont surtout profité pour s’en prendre à l’action du président-candidat, qui caracole en tête des intentions de vote au premier tour selon les sondages, loin devant la candidate d’extrême droite Marine Le Pen.

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L’Ukraine au centre des discussions

« Ce que j’essaie de faire au nom de la France, mais ce que nous essayons de faire en Européens, c’est de stopper cette guerre sans faire la guerre », a fait valoir le chef de l’Etat, qui a indiqué être mobilisé pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Interrogé pour savoir s’il considérait son homologue russe Vladimir Poutine comme un « dictateur », M. Macron a répondu : « C’est pas en insultant ou en qualifiant que ce sera le plus efficace », en précisant qu’il entendait continuer à lui parler.

Marine Le Pen, ainsi que l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon (LFI) ou encore Eric Zemmour, tous trois soupçonnés de connivences passées avec le président russe, ont également refusé de se prononcer, préférant le terme d’« autocrate », contrairement à la socialiste Anne Hidalgo, l’écologiste Yannick Jadot, ou encore la candidate Les Républicains (LR) Valérie Pécresse. Elle a aussi regretté que l’Europe n’ait « pas vu venir la menace (…) peut-être qu’une diplomatie beaucoup plus construite, aurait permis d’éviter cette menace ».

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Interrogé de son côté pour savoir s’il était « va-t-en-guerre », comme l’en accuse M. Mélenchon, Yannick Jadot a lancé : « Ce n’est pas être va-t-en-guerre que de vouloir soutenir la résistance héroïque des Ukrainiens ». Il a dit qu’il fallait « traquer les milliardaires russes partout » et plaidé pour un embargo sur le gaz et le pétrole russe – plusieurs candidats sont contre – appelant aussi « à lancer un plan de mobilisation extraordinaire » sur l’énergie.

Les candidats ont longuement parlé de la flambée des prix du carburant, conséquence concrète la plus immédiate pour l’instant de la guerre en Ukraine pour les Français, et plus généralement sur la défense du pouvoir d’achat, préoccupation numéro un des électeurs.

Mais Emmanuel Macron n’a pas profité de l’arène pour annoncer de nouvelles mesures de soutien aux Français soulignant, un sourire au coin de la lèvre, que « le candidat a été précédé par le président et c’est normal ». Il a rappelé que le gouvernement avait déjà dégagé 20 milliards d’euros en faveur du pouvoir d’achat des Français citant par exemple le chèque inflation.

Un plateau en forme de ring

Plusieurs candidats ont dénoncé l’annonce du gouvernement d’une remise à la pompe de 15 centimes par litre à partir du 1er avril, estimant qu’elle « vient trop tard », à l’image de Mme Hidalgo qui a même ironisé sur un éventuel « poisson d’avril ». M. Mélenchon a lui plaidé un blocage des prix à « 1,30 euro ou 1,40 euro à la pompe ».

Le débat, policé et sans annonce nouvelle, a également tourné autour de la question des retraites, M. Macron confirmant son intention de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, ou encore concernant les économies d’énergie et le nucléaire où ils ont affiché de profondes divergences.

Jean-Luc Mélenchon a insisté sur le « danger » du nucléaire civil en cas de guerre et l’écologiste Yannick Jadot sur la nécessité d’en sortir, Anne Hidalgo défendant un « mixte ». Les autres, y compris le communiste Fabien Roussel, ont eux défendu le nucléaire comme instrument d’indépendance énergétique.

Pour l’occasion, TF1 avait imaginé un plateau tout en bleu sous forme de ring, les candidats décidant alors soit de rester debout comme Valérie Pécresse, soit de s’asseoir sur un tabouret installé au milieu de la scène comme Emmanuel Macron ou Yannick Jadot. Jean-Luc Mélenchon est lui passé de l’un à l’autre.

Plusieurs candidats très bas dans les sondages n’avaient pas été conviés comme Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA) à l’extrême gauche ou à droite le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ou encore Jean Lassalle qui a dénoncé le fait d’être traité comme un « candidat de merde et inutile ».

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