Le Bâtonnier de l’ordre des avocats revient sur l’odyssée d’une des icônes du Barreau, celui qui a été le premier avocat noir à accéder à un cabinet dirigé par un européen, en l’occurrence Gilbert Charles Danon. Le parcours de Me Doudou Ndoye qui nous est raconté par Me Papa Laïty Ndiaye, commence au 53, rue Paul Holle, dans le quartier de Thieudème.
Il a d’abord enseigné à Montpellier jusqu’au jour où il a rencontré fortuitement Monsieur Dame Ndiaye, Secrétaire Général de la Faculté des Sciences Juridiques et économiques qui lui a dit que l’Université de Dakar, était à la recherche d’un assistant en droit privé. Il a saisi cette occasion pour rentrer à Dakar afin d’enseigner à l’Université de Dakar, avant de prêter serment devant la Cour d’Appel de Dakar, le 27 avril1973.
Il reconnaît avoir été bon footballeur, dandy, dragueur, philosophe, homme du monde.
Il a été le premier avocat noir à accéder à un cabinet dirigé par un européen, en l’occurrence Gilbert Charles Danon. Bien que se disant avocat par accident, il est aujourd’hui, 49 ans après, l’une des icônes de notre Barreau, car il considère que la profession d’avocat est le seul métier qui ne soit pas interchangeable.
Comme le personnage de Conan Doyle, il a des talents variés. C’est ainsi, par exemple qu’il s’est essayé à la politique. Nommé Garde des Sceaux, du 03 avril 1983 au 02 janvier 1986. Il est l’initiateur de plusieurs lois : notamment sur les baux, l’organisation judiciaire et portant statut de la Magistrature.
Réinscrit au Barreau, le 18 mars 1986, il est le fondateur des éditions Edja, sans doute, l’un de ses plus beaux exploits, car c’est à lui que nous devons la quasi-totalité des codes et manuels avec lesquels nous travaillons au quotidien.
Il est souvent fait critique aux intellectuels et scientifiques sénégalais, d’avoir une production inversement proportionnelle à leur talent. Maître Doudou Ndoye est l’un de nos rares spécimens à ne pas encourir cette stigmatisation. La liste des avocats qui lui doivent leur formation est longue comme un jour sans pain.
49 ans après le début de sa carrière, alors qu’il ne lui reste plus rien à prouver, il reste infiniment dévoué à son Barreau et religieusement respectueux de son Bâtonnier. C’est ainsi qu’il a spontanément offert son concours de médiateur pour la résolution de la crise du Sytjust en 2020.
Pour un homme comme celui-là, nous pouvons formuler la prière dédiée à l’un de nos saints : longévité et santé.