Le candidat de Reconquête a vu ses grandes illusions s’envoler au fil des semaines et des erreurs commises. La guerre en Ukraine a notamment rendu son discours inaudible. Il parvient toutefois à devancer Valérie Pécresse, ce qui était son dernier objectif.
La dernière prophétie d’Eric Zemmour ne s’est pas réalisée. Avec XX, XX?% des voix selon les premières estimations Ipsos pour France Télévisions, il termine très loin du second tour de la présidentielle qu’il promettait à ses partisans, persuadé qu’un «vote caché» allait le catapulter aux portes de l’Elysée. Son score reste toutefois élevé, au vu de la radicalité du discours qu’il porte.
Lot de consolation pour lui?: il dépasse la candidate LR Valérie Pécresse, qui chute lourdement. Ce match était devenu un enjeu symbolique de campagne pour celui qui s’imagine, à tort, l’incarnation d’une «union des droites».
Donné au plus fort de sa bulle à 17?%, quand il n’était pas encore candidat officiel, Zemmour a commencé à perdre pied au début de la guerre en Ukraine, où la scène médiatique n’a plus laissé d’espace possible à ses angoisses identitaires. Malgré des meetings tapageurs et un enthousiasme évident de ses militants, son offre politique, qui se résume à agiter l’épouvantail du «grand remplacement» – théorie raciste qui fonde l’essentiel de son engagement – a fini par lasser. D’autant qu’Eric Zemmour s’est montré fébrile dès qu’il a fallu parler d’autre chose.
Le novice en politique avait basé une partie de sa campagne sur les ralliements de personnalités venues d’ailleurs, principalement du RN, notamment celui de l’ancienne députée Marion Maréchal. Mais ils ne lui ont offert aucune dynamique et Zemmour a continué sa décrue sondagière en commettant un certain nombre d’erreurs politiques. Sa fin de campagne a consisté pour lui à essayer de se raccrocher aux branches en multipliant les récupérations grossières et en harcelant la presse.
A voir maintenant si l’auteur d’extrême droite va appeler ou non à voter pour Marine Le Pen, finaliste de l’élection, alors qu’il a toujours dit qu’elle ne pouvait pas gagner. Sa position déterminera le niveau de concurrence que se feront leurs formations respectives aux législatives à venir.