Les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024. Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes. Telles sont les projections faites par la Banque mondiale, ce mardi 26 avril 2022, dans la dernière édition du rapport Commodity Markets Outlook.
Cependant, la Banque mondiale, dans le document parcouru par Dakaractu, a tenté de rassurer les populations. C’est pour leur dire que ‘’les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatiles que ce qui est actuellement prévu’’, indique ledit rapport.
Dans la même lancée, la Banque mondiale a signalé qu’en raison des perturbations du commerce et de la production consécutive à la guerre, le cours du pétrole brut (Brent) devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le baril en 2022, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis 2013 et à une augmentation de plus de 40 % par rapport à 2021. Il devrait baisser à 92 dollars en 2023, ce qui sera bien au-dessus de la moyenne sur cinq ans de 60 dollars le baril. Les cours du gaz naturel (européen) devraient être deux fois plus élevés en 2022 qu’en 2021, tandis que les prix du charbon devraient être 80 % plus élevés, soit des sommets historiques dans les deux cas’’.
À en croire, Ayhan Kose, directeur de la division Perspectives de la Banque mondiale, structure qui produit le rapport, ‘’les marchés des produits de base subissent l’un des plus grands chocs d’offre depuis des décennies en raison de la guerre en Ukraine. La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui en résulte a un coût humain et économique considérable et risque de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté.
Une augmentation de plus de 40 % du blé attendue cette année
En outre, cette augmentation des prix des matières premières exacerbe les pressions inflationnistes déjà élevées partout dans le monde’’. Selon les prévisions, les cours du blé devraient augmenter de plus de 40 % et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année, ce qui pénalisera les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment, en provenance de Russie et d’Ukraine. Les prix des métaux devraient pour leur part progresser de 16 % en 2022 avant de s’atténuer en 2023, mais en se maintenant à des niveaux élevés
‘’Les marchés des produits de base sont soumis à une pression énorme, certains prix atteignant des niveaux inédits en termes nominaux’’, a indiqué John Baffes, économiste senior au sein de la division Perspectives de la Banque mondiale. Cela aura des répercussions durables, prédit la Banque mondiale qui souligne que ‘’la forte hausse des prix des intrants tels que l’énergie et les engrais pourrait provoquer une baisse de la production alimentaire, notamment dans les économies en développement. L’utilisation réduite d’intrants pèsera sur la production et la qualité des aliments, ce qui affectera les disponibilités alimentaires, les revenus des populations rurales et les moyens de subsistance des pauvres’’.