Après le recueillement et le deuil, le temps des explications doit venir. Car non, ce qui s’est passé n’est pas la volonté de Dieu. La négligence tue trop souvent dans notre société
Alors que le pays se recueille et pleure ses onze nourrissons morts dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane, l’heure est à l’inquiétude dans le pays et l’attente à la fermeté.
Certes, un deuil national de trois jours a été décrété par le chef de l’État et par ailleurs le président Macky Sall a limogé sans tarder son ministre de la Santé Abdoudaye Diouf Sarr, mais cela suffira-t-il à rassurer la population et à apaiser la douleur des familles ?
Aux grands maux, les grands moyens, tout le pays est secoué par cette tragédie et c’est de la gestion d’une crise extrême qu’il s’agit. Après le recueillement et le deuil, le temps des explications doit venir, car non, ce qui s’est passé n’est pas la volonté de Dieu. D’ailleurs si le président reconnaît lui même « l’obsolescence de notre système de santé » et qu’il demande un audit des services de néonatologie du pays, c’est bien que la négligence tue trop souvent dans notre société et que la fermeté et la discipline doivent s’imposer dorénavant à tous les maillons d’une stratégie de sécurité nationale pour installer le Sénégal dans le XXIe siècle.
Anticiper les risques, qu’ils soient d’origine naturelle, technologique, sanitaire ou les menaces intentionnelles, comme les atteintes à l’ordre public, relève de la vigilance indispensable à garantir la sécurité de tous. Une mobilisation de l’ensemble des services de sécurité publique du pays est nécessaire pour prévenir en amont l’arrivée de ces risques et garantir la protection des biens et des personnes en temps réel.
Mais s’il n’est pas acceptable que de telles tragédies viennent ternir et endeuiller notre vivre ensemble, on ne peut pas reprocher à notre seul président de la République, qui a engagé une transformation profonde de nos infrastructures et équipements, de ne pas aller plus loin et plus vite, qui plus est, avec une poigne de fer, car dans un climat social souvent tendu, là où certains appellent à la fermeté, d’autres parlent de rigidité, voire d’autoritarisme.
Mais l’heure n’est pas cependant à la polémique politicienne, et ce soir, dans une humeur de désolation, je veux juste m’associer à tous mes compatriotes qui ont tenu à accompagner ces nourrissons d’à peine 15 jours de vie à leur dernière demeure au cimetière Khalkhouss de Tivaouane.
J’exprime à leurs parents ma compassion la plus sincère et prends part à leur profonde douleur, qui ne m’est pas étrangère