Variole du singe : l’OMS envisage de déclarer une « urgence de santé publique internationale »

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Face à la propagation « préoccupante » de la variole du singe, signalée dans près de 40 pays, l’OMS convoquera une réunion la semaine prochaine pour évaluer si ce virus représente une « urgence de santé publique de portée internationale ».

Moins d’une semaine après avoir appelé les Etats à « contrôler la flambée », le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé mardi l’extension de l’épidémie « inhabituelle et préoccupante ».

Portrait du Dr Tedros Adhanom GHEBREYESUS - Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) © Malick MBOW
Portrait du Dr Tedros Adhanom GHEBREYESUS – Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) © Malick MBOW

« La situation nécessite une réponse coordonnée », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse, annonçant la convocation le 23 juin du comité d’urgence de l’OMS.

Depuis début mai, plus de 1.600 cas confirmés ont été signalés dans 39 pays, dont 32 où la maladie n’est pas endémique – et où aucun décès n’a encore été recensé.

Circulant d’ordinaire en Afrique centrale et de l’Ouest, le virus est présent en Europe, en Australie, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.

Comptant sur l’aide d’experts internationaux pour « mieux comprendre » la variole du singe, l’OMS réfléchit également à « changer le nom du virus », a indiqué le Dr Tedros, promettant « des annonces dès que possible » sur ce point.

La priorité reste néanmoins « d’aider les pays à contenir la transmission et à stopper l’épidémie » par des moyens « éprouvés » comme « la surveillance, la recherche des contacts et l’isolement des patients infectés », a-t-il rappelé.

Course au vaccin
L’OMS a par ailleurs tempéré l’ardeur croissante pour les vaccins antivarioliques, alors que la Commission européenne a annoncé mardi un contrat avec le laboratoire danois Bavarian Nordic pour la fourniture de plus de 100.000 doses.

L’agence européenne du médicament (EMA) avait déjà fait savoir début juin qu’elle était en contact « par précaution » avec ce fabricant, tout en souhaitant qu’il dépose « dès que possible » une demande d’autorisation de son produit contre la variole du singe.

Les Etats-Unis, qui misent pour leur part sur la vaccination des cas contacts, ont aussi acheté plus de 300.000 doses de ce sérum, pour compléter leur stock de 100 millions d’unités d’un autre vaccin du français Sanofi.

Mais une vaccination « de masse » n’est pas recommandée à ce stade, a estimé l’OMS dans des directives provisoires publiées mardi, soulignant que « toute décision d’utiliser ou non des vaccins doit être prise (…) sur la base d’une évaluation des risques et des avantages, au cas par cas ».

Le Dr Tedros a toutefois estimé « essentiel que les vaccins soient disponibles équitablement là où ils sont nécessaires » et précisé que son organisation travaillait avec ses Etats membres et partenaires pour mettre au point un mécanisme d’accès équitable aux vaccins et aux traitements.

Un médicament antivariolique, le tecovirimat, a justement été homologué par l’EMA pour la variole du singe en début d’année, mais il n’est pas encore largement disponible.

La maladie guérit en général spontanément, après deux à trois semaines de symptômes grippaux suivis d’éruptions cutanées. Mais ces signes cliniques peuvent être « légers » et difficiles à identifier, voire « mal diagnostiqués », ont averti les autorités américaines.

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