Le Sénégal sera pour la deuxième fois, présent à l’édition 2022 du forum Politique de Haut Niveau sur le Développement Durable. Une occasion pour le gouvernement de présenter sa revue nationale volontaire 2022. Ce rapport fait le point sur les avancées notées dans les ODD. En prélude à cela, le ministre de l’Économie et du Plan a présidé, ce jeudi 16 juin, un atelier de validation dudit rapport. Atelier qui a vu la présence de l’ensemble des parties prenantes à savoir les représentants du Système des Nations Unies, les organisations de la société civile mais aussi les différents services ministériels concernés notamment ceux du ministère du Développement durable.
Le Sénégal s’est engagé volontairement de manière périodique à faire le point sur l’état d’avancement des Objectifs de Développement Durable. Et pour ce rapport de 2022, il est élaboré dans un contexte socio démographique, économique et un environnement particulier marqué notamment par les effets de la pandémie à Covid 19, exacerbés par la guerre en Ukraine. C’est d’ailleurs pour cela que le thème du Forum Politique de Haut Niveau est axé sur la reconstruction « en mieux après la maladie à coronavirus (Covid 19) tout en faisant progresser la mise en œuvre intégrale de l’agenda 2030 pour le développement durable ».
Des avancées sur le plan social
Les chiffres du Sénégal montrent d’après le ministre du Plan, Amadou Hott, que notre pays « détient l’un des taux de croissance les plus élevés dans en Afrique subsaharienne, depuis l’adoption des ODD en 2015, avec plus de 6% par an en moyenne ». Un élan qui, toujours d’après le ministre « a été ralenti par la pandémie à Covid qui a impacté presque tous les secteurs sociaux-économiques ». Pour limiter les impacts négatifs, le gouvernement du Sénégal avait mis en place le Programme de résilience économique et social (PRES). En outre, des investissements ont été opérés dans des infrastructures notamment dans les services sociaux de base. Par ailleurs, conformément aux cibles de l’ODD 1, le Sénégal propose des programmes comme la bourse de sécurité familiale, la couverture maladie universelle et la carte d’égalité des chances qui « ont permis de réduire l’incidence de la pauvreté », rapporte Amadou Hott.
“Celle-ci est passée de 42,8% en 2011 à 37,8% en 2018, soit le taux le plus bas au sein de l’espace UEMOA. Le taux d’extrême pauvreté a fortement baissé pour se situer à 6,8% en 2018 contre 12,2% en 2011”, poursuit-il. Le ministre a aussi relevé des avancées notées dans le domaine de la sécurité alimentaire avec le recul de l’insécurité alimentaire dû aux infrastructures dans le domaine agricole mais aussi dans le domaine de la santé et du bien-être. Dans le domaine énergétique, le Sénégal connaît une hausse sur le plan du taux d’électrification. Amadou Hott a tenu à préciser que ces résultats ont été obtenus grâce à « un partenariat multiforme et efficace qui ne cesse de se consolider » notamment avec le secteur privé.
Des défis majeurs à relever
Malgré ces efforts, des défis majeurs sont en vue. C’est en ce sens que le représentant des Organisations de la société civile, Ibrahima Fall a estimé que cet atelier est un « moment phare autour des enjeux du développement durable » d’autant plus que, poursuit-il, « la problématique en question ne relève pas exclusivement des gouvernants ». La société civile a, en effet, remis son rapport au gouvernement du Sénégal, un rapport inclus dans la revue nationale volontaire. Cette participation a été saluée par le représentant du Système des Nations Unies, Siaka Coulibaly. Ce dernier soutient que « la participation des sociétés civiles permet d’avoir un rapport qui met véritablement en exergue les besoins des communautés ».
Parmi les défis, figure celui de la résilience face aux conséquences de la guerre en Ukraine. A ce propos, Amadou Hott rassure. « Le monde n’est pas à l’abri de crises alimentaires et énergétiques. La hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires pourrait se répercuter sur toute la chaîne de production et de consommation. Pour contenir toutes ces conséquences, le Sénégal a adopté le PAP 2A pour une relance coordonnée de la croissance en parfaite symbiose avec l’accélération des ODD. Nous sommes en train d’appréhender de nouvelles opportunités d’investissement, d’essayer d’être innovant dans la mobilisation du financement et de l’investissement. Nous augmentons également nos capacités de mobilisation des ressources domestiques. »