Vers une décrispation de la situation politique au Burkina Faso ! Un fait inédit s’est produit au pays des « hommes intègres », ce mardi 21 juin 2022. En effet, le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba, a reçu en audience, ce jour, l’ex président déchu, Roch Marc Christian Kaboré, au Palais présidentiel de Ouagadouou. Une rencontre qui a pour but de « décrisper la situation politique », renseigne un communiqué de la Présidence, repris par l’Agence de Presse Française (AFP).
D’après nos confrères, « selon des images fournies par la présidence, M. Kaboré a serré la main du lieutenant-colonel avant d’échanger dans une atmosphère manifestement détendue avec lui ».
L’AFP informe que l’ex président était accompagné d’un autre ancien chef d’Etat, Jean-Baptiste Ouédraogo (novembre 1982 – août 1983).
Ainsi, les trois hommes « ont échangé sur les questions sécuritaires, la conduite de la transition et bien d’autres sujets d’intérêt national », indique le communiqué qui souligne qu’il s’agit du « début d’une série d’actions en vue de décrisper la situation politique ».
Cette rencontre « témoigne de la volonté de réconciliation du chef de l’État, pour un Burkina uni, déterminé et solidaire dans la lutte contre l’hydre terroriste » et « traduit la matérialisation de l’appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale », poursuit le document de la Présidence.
Accusé de ne pas avoir su endiguer la violence jihadiste qui mine le Burkina Faso depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré avait été renversé fin janvier par une junte militaire conduite par Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd’hui président de transition.
Néanmoins, le pays est de plus en plus visé par des attaques terroristes en lien avec des groupes jihadistes, de l’Etat Islamique (EL) ou Al Qaida. 86 civils avaient été tués, le 11 juin dans la ville de Seytenga (Nord), ce qui constitue l’une des attaques les plus meurtrières du pays.