Sénégal : Décès d’Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye, journaliste catholique engagée
Faits d’actu
Dimanche 3 juillet, Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye, journaliste catholique sénégalaise est décédée.
C’était l’une de toutes premières journalistes et spécialistes de la communication au Sénégal. Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye, s’est éteinte à Dakar à l’âge de 70 ans ce dimanche 3 juillet. Elle était la première femme directrice du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) (2005 à 2011).
Elle était aussi membre fondatrice de l’Académie des sciences religieuses, sociales et politiques lancée le 13 novembre 2021 à Dakar. Cette institution privilégie comme méthode de réflexion et de recherche la transdisciplinarité, l’information et les échanges multiconfessionnels pour défendre le pluralisme religieux et culturel. Eugénie Aw en était la responsable du service de communication tout étant en militant au sein de l’Union catholique africaine de la presse (Ucap).
Parcours
Elle a effectué des études en philosophie à l’université de Dakar avant de commencer à travailler comme contributrice pour certains journaux sénégalais, notamment Dakar-matin qui deviendra le quotidien national Le soleil en 1970. Six années plus tard, elle est licenciée de ce quotidien qui l’a accusée d’avoir des positions contraires à la ligne éditoriale.
À l’époque, le Sénégal avait un parti unique, le Parti socialiste, dirigé par le président Léopold Sédar Senghor. Elle a d’ailleurs par deux fois été condamnée et mise en prison d’abord sous le régime de Senghor (quelques mois), ensuite sous celui de son successeur Abdou Diouf (quelques jours).
Soutenue par le cardinal Hyacinthe Thiadoum, premier archevêque autochtone de Dakar, elle travaille ensuite pour l’hebdomadaire catholique Afrique Nouvelle. Elle représente cet hebdomadaire à la conférence internationale des femmes qui a eu lieu à Copenhague, au Danemark en 1980.
Conférences Églises de toute l’Afrique
Elle a été responsable francophone de la communication pour la Conférence des Églises de toute l’Afrique, une organisation œcuménique basée à Nairobi et qui réunit 174 Églises.
Elle a par ailleurs assuré le secrétariat de l’Association des professionnelles africaines de la communication. Au nom de cette structure, elle a organisé des séminaires de formation des femmes journalistes. En 1988, elle part au Québec où elle a pour ambition de parfaire sa formation. Elle y passe 14 ans.
Différentes missions des Nations unies la conduisent dans des pays africains, notamment le Rwanda peu après le génocide de 1994. En 2002, elle revient au Sénégal où elle enseigne au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) avant d’en devenir la directrice de 2005 à 2011.
Elle était membre présidente du tribunal des pairs du Conseil pour l’observance des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored).
Lucie Sarr